De graves accusations furent portées contre
Mme Blavatsky par M.
Barrés du Voltaire, précisément dans son article du 31 juillet 1886, où il parle des idées de
M. de Guaita.
M. Barrés écrit que
Mme Blavatsky fut expulsée de la Société théosophique de Madras par ses propres confrères, après avoir été convaincue de
charlatanisme ; qu'
« elle évoquait l'âme des morts et qu'elle séparait des corps l'âme des vivants » — ici l'écrivain fait preuve d'une crédulité que clément le reste de son article, pourquoi ? — ; enfin, que c'était une spirite.
Nous ne doutons pas que
M. Barrés ait commis une erreur involontaire, comme en commettent parfois les journalistes, sans se douter du mal qu'ils peuvent causer, étant donné que le public qui les lit revient difficilement sur des notions qui lui ont été inculquées une première fois.
L'amour de la vérité nous oblige à réfuter ces affirmations, qui seraient méchantes si elles étaient préméditées. D'abord,
Mme Blavatsky, loin d'avoir été expulsée de la Société qu'elle avait fondée, est réclamée tous les jours par ses nombreux admirateurs qui l'attendent au centre de la Société, à Adyar Madras ; de plus elle dirige toujours le Theosophist dont elle est l'éditeur-propriétaire et qui parait aussi à Adyar; enfin, bien loin d'être une spirite, elle s'est créé des ennemis dans le clan spirite, justement parce qu'elle combat assez violemment certaines pratiques spirites.
Quant à évoquer l'âme des morts et à séparer celle des vivants de leurs corps, cela reviendrait à dire qu'elle serait douée d'une puissance telle qu'elle exclurait immédiatement l'accusation de charlatanisme que porte contre elle l'auteur de l'article.
Une femme d’une intelligence supérieure
En nous rappelant toutes les accusations et tous les ridicules qui ont été déversés sur
Mme Blavatsky, en songeant surtout à la déclaration de la Société des recherches psychiques de Londres, qui la dénonce comme un des plus grands imposteurs de l'histoire, nous ne pouvons nous empêcher de citer les paroles suivantes d'
Edgar Poë :
...Je me suis amusé quelquefois à essayer de m'imaginer quel serait le sort d'un homme cloué, ou plutôt affligé, d'une intelligence de beaucoup supérieure à celle de ses semblables. Naturellement il serait conscient de sa supériorité et ne pourrait guère s'empêcher de manifester qu'il la sent ; aussi se ferait-il des ennemis partout, et comme ses idées et théories différeraient grandement de celles de toute l'humanité, il est évident qu'il serait considéré comme fou. Quelle condition horriblement douloureuse serait la sienne !
Dans le cas présent, ce n'est pas « un homme », mais c'est une femme ; et à l'injure de folie se joint l'accusation d'imposture et d'espionnage. Si la conclusion de la Société des recherches psychiques peut se justifier, c'est-à-dire que si une femme de ce tempérament, de ce dévouement, de cette science, ayant créé une
renaissance philosophique semblable n'est qu'une aventurière et un charlatan, nous sommes en présence d'un Monde occulte encore plus bouleversant que celui qui a donné son titre au livre de
M. Sinnett.
De nombreux témoins déclarent qu'
Helena Blavatsky bénéficie de
pouvoirs paranormaux, tout d’abord spontanés dans sa jeunesse, volontaires par la suite. Elle peut, selon ces témoins, lire les pensées des autres, augmenter ou diminuer le poids d’un meuble, matérialiser des objets, faire entendre des coups ou des sons (cloches, pianos jouant tout seuls), ou encore lire des livres rangés dans de lointaines bibliothèques. Tout ceci reste un mystère.
Helena Blavatsky meurt à Londres le 8 mai 1891 à l'âge de 59 ans lors d'une grave épidémie de grippe. De ses écrits on retiendra deux ouvrages majeurs :
-
Isis dévoilée, parut en 1877.
-
La Doctrine secrète, édité en 1888.
Ce dernier est une synthèse de la science, de la religion et de la philosophie sur plus de 2000 ans.