. Ce continent était partagé entre différents royaumes et groupes ethniques qui avaient leurs propres systèmes de croyances utilisant tous plus ou moins la magie et les esprits. Le caractère commun à toutes les peuplades de l'Afrique Noire était le lien intense que les vivants entretenaient avec les
. Ces derniers n'étaient pas seulement honorés en temps que héros fondateurs des tribus, mais leur rôle politico-social était majeur. Ils faisaient partie des grandes décisions en tant qu'instance supérieure chargée gouverner le peuple et de faire respecter les traditions.
Mais les groupes étant d'origine différentes, les ancêtres étaient eux-mêmes différents. On peut cependant retenir trois grandes familles qui forment trois cultes très similaires mais avec des pratiques et des modes de pensée différents dans les détails.
Les Yorubas
Les Yorubas sont originaires du Nigéria actuel et du
Dahomey. Ils ont créé plusieurs petits royaumes (Oyo, Ketu, ...) aux villes état importantes. Les Yorubas parlaient plusieurs langages.
Parmi les villes du royaume d’Oyo se trouve la ville d'Oyo, la capitale administrative et culturelle. Chez le Yoruba on trouve
Shango, fondateur de la ville d’Oyo, qui devint un
Orisha majeur et le dieu de la guerre.
Dans ce même royaume nous trouvons aussi Ile-Ife, la « Mecque » de la culture yoruba des Orishas, le lieu de naissance et le centre du monde de leur
cosmogonie.
Les Yorubas vénèrent la nature (les sources, les rivières, les forêts, les grottes, etc...). Ils pratiquent
la divination et la magie.
Les Yorubas et leur système des Orishas vont établir une véritable prépondérance culturelle dans le nouveau monde où ils seront déportés en tant qu'esclaves.
Les Bantous
Les bantous ne sont pas une ethnie au même titre que les yorubas mais un groupe linguistique. Il existe en réalité plusieurs ethnies qui parlent la langue bantoue. On peut citer les indigènes d'
Angola et ceux du
Congo. Les tribus bantoues remontent jusqu'au Cameroun, juste au sud des terres des Yorubas qui sont leurs ennemis.
Les bantous n'ont pas les mêmes croyances que les Yorubas. Ils ne croient pas aux Orishas. Chez les bantous ce sont les
knisis (ou inquices, ou encore inkices). Dans la langue kikongo, « kimpi » désigne une forme de comportement « instable », qui est le signe que la personne est victime d’une attaque sorcière d’un type particulier qui consiste en une sorte de souffle qui pénètre la personne et se loge dans sa tête. Le
kimpi ne met pas la personne en danger de mort.
Les bantous ne vénèrent pas la nature en général mais une source en particulier, une rivière en particulier, etc... Ces lieux sont associés à un esprit clairement définit.
On peut donc en déduire que les bantous conduits en esclavage très loin de chez eux perdaient tout repère. Dans ces conditions de déportation c'est souvent
la magie et la sorcellerie qui l'emportait sur leur culture et leur religion privées de leur ancrage géographique.
Les Fons
Après les Yorubas et les Bantous on peut distinguer le
peuple des Fons qui vivait dans le Bénin actuel (Dahomey). Chez les Fons les divinités n'étaient pas les Orishas ni les Inkices ; c'était les
voduns. Les Fons sont à l'origine du
culte vaudou (parfois appelé vodou) et du
Voodoo de la Nouvelle Orléans.
Les Fons sont les voisins des yoruba. On retrouve d'ailleurs quelques divinités yoruba parmi le panthéon des divinités Fons. L'une des particularités du vaudou est d'ailleurs de pouvoir acheter à autrui les divinités dont on a besoin pour tel ou tel rituel spécifique.
Les Fons sont souvent associés au peuple des
Ewe qui se trouve un peu plus à l'ouest (Togo et Ghana actuels). Mais les Ewe ne pratiquent pas le vaudou.