Les
premières études des talismans s'intéressaient avant tout à la
magie égyptienne de l'Antiquité et se situaient dans le développement fulgurant de l'égyptologie. C'est ainsi que l'égyptologue anglais
Sir Ernest Alfred Thompson Wallis Budge (1857-1934), essentiellement connu pour ses travaux sur le
Livre des morts, publia en 1899 un ouvrage fondateur dans l'étude de la magie égyptienne antique :
Egyptian Magic, Londres, K. Paul, Trench, Trübner & Co, 1899. Il développa davantage cette thématique dans un ouvrage écrit vers la fin de sa vie,
Amulets and Superstitions : the original texts with translations and descriptions of a long series of Egyptian, Sumerian, Assyrian, Hebrew, Christian, Gnostic and Muslim amulets and talismans and magical figures, with chapters on the evil eye, the origin of the amulet, the pentagon, the swastika, the cross (pagan and Christian), the properties of stones, rings, divination, numbers, the Kabbâlâh, ancient astrology, etc., Londres/New York, Oxford University Press, H. Milford, 1930.
[Traduction : Amulettes et Superstitions : les textes originaux avec les traductions et les descriptions d'une longue série de talismans égyptiens, sumériens, assyriens, hébreux, chrétiens, gnostiques et d'amulettes musulmanes et de figures magiques, avec des chapitres sur le mauvais œil, l'origine de l'amulette, le pentagramme, la croix gammée, la croix (païenne et chrétienne), les propriétés des pierres, des anneaux, la divination, la numérologie, la kabbale, l'astrologie ancienne, etc.]
Parallèlement aux travaux de Sir Ernest Alfred Thompson Wallis Budge,
William Matthew Flinders Petrie publia également un ouvrage de synthèse sur les amulettes égyptiennes de l'Antiquité :
Amulets, Londres, Constable & co. ltd., 1914. Le protectorat britannique sur l'Égypte (1914-1922) contribua à développer un
intérêt ethnologique (et donc contemporain) pour la magie égyptienne. Voir par exemple
Herbert Edward Elton Hayes, «
Islam and magic in Egypt », Muslim World, 4 (1914), p. 396-406. C'est aussi au cours de cette période que
Minnehaha Finney (1867-1965) publia son article présentant les caractères généraux des amulettes égyptiennes musulmanes : «
Amulets in Egypt », Muslim World, 7 (1917), p. 366-371. C'est également à peu près à la même époque que l'on découvrit la
cérémonie d'exorcisme du Zar, qui donnera lieu à de nombreuses études tout au long du XXe siècle :
Elisabet Franke, «
The Zar in Egypt », Muslim World, 3 (1913), p. 275-289.