Le Baclou      

Le baclou de la Guyane
Le « baclou » est une créature fantastique spécifique à la Guyane. Il est aussi appelé « le gnome visqueux » et serait la création de personnes cherchant à nuire à autrui ou cherchant à gagner du pouvoir ou de la richesse.

A Cayenne on rencontre différentes expressions populaires faisant référence au baclou. Quand par exemple un commerce marche très bien on dit :

Il cache un baclou sous la caisse !
 

Mais le baclou a un prix. En effet, si le bénéfice de son recours est rapide et impressionnant, en échange, le baclou peut réclamer l'âme d'un proche (parents, enfant, frère et sœur, ...).
 

A quoi ressemble un baclou ?

Baclou en forêt guyanaise
La baclou est monstrueux et hideux. Il est très petit (mesure moins d'1 m) et adopte l'apparence d'un être humain, mais concernant sa silhouette uniquement. En effet, il aurait une tête de cochon et les pieds à l'envers. Cependant, une métamorphose progressive peut lui faire prendre l'apparence d'un enfant ou d'une femme.

Il ne faut pas se fier a sa petite taille car le baclou dispose d'une force surhumaine.

Selon l'écrivain Elie Stephenson, le baclou serait une descendance du golem. Une créature issue des légendes juives et née pour servir son créateur.

 

Où peut-on apercevoir des baclous ?

Le baclou accompagne souvent son propriétaire. On peut le rencontrer dans les fromagers qui sont des arbres typiques des Antilles et de la Guyane.

Beaucoup de gens prétendent que pour voir un Baclou il faut se positionner la nuit sous un manguier et répéter à trois reprises :

  Baclou. Baclou. Baclou !
 

Il apparaitrait alors.

Le baclou n'est pas sans rappeler le génie de la lampe d’ALADIN dans le conte des Mille et Une Nuits. Mais le faire apparaître ne suffit pas pour le diriger. Il vous faut créer votre propre baclou.

Comment créer un baclou pour son usage personnel ?

Si on souhaite posséder un baclou pour ses propres besoins il est nécessaire de suivre un rituel très strict. Pour commencer, il faut conserver un œuf sous son aisselle pendant 7 jours sans l’enlever, même la nuit ou quand on prend une douche. Mais ce n'est pas tout. Il existe toute une série d'incantations spécifiques à réciter régulièrement pendant ces 7 jours.

Après cela on assisterait enfin à la naissance de notre petit baclou. Ca dure moins longtemps qu'une grossesse donc ça vaut vraiment la peine d'essayer si on a un réel besoin urgent de son aide.

Une histoire de baclou

A Kourou on raconte une histoire au sujet d'un baclou qui hante le quartier Savane. La rumeur veut qu'une jeune femme qui se rendait un soir dans un commerce trouva un très jeune enfant d'environ deux ans assis sur le trottoir. Il était seul, abandonné, et pleurait tristement. Attendrie par cet enfant, la jeune femme le pris dans ses bras et continua son chemin en espérant rencontrer ses parents.

Au fur et à mesure qu’elle marchait, l’enfant devenait de plus en plus lourd et la rue de plus en plus sombre. Elle avançait avec de plus en plus de difficulté mais finit par arriver au commerce où un lampadaire donnait plus de lumière. Elle s'aperçut alors qu'elle tenait dans ses bras un baclou.

Les métamorphoses du baclou

Les pieds à l'envers
Le Baclou aurait les pieds à l'envers
Le Baclou possède la faculté de se métamorphoser en véritable être humain, que ce soit un enfant ou une femme. Un homme nous raconte son histoire d'un jour où il roulait sur la route de Mana. Il rencontra une auto-stoppeuse et la pris à son bord. La femme n’était pas très causante et bientôt il s'aperçut que ses jambes se transformaient lentement en pattes de biche. Glacé par la peur, il ne savait pas quoi faire et instinctivement il alluma une cigarette pour faire retomber son stress. A sa grande surprise, la cigarette allumée fit fuir le baclou !

L'une des caractéristiques du Baclou est qu'il aurait les pieds à l'envers. Même s'il s'est métamorphosé en être humain on peut ainsi le reconnaître facilement.

 

L'importance sociale du baclou

Le Baclou est un personnage important dans la société guyanaise. Ces régions sont imprégnées, encore aujourd'hui, de nombreuses superstitions héritées de croyances d'origine africaine, indigène ou européennes.

En Guyane, on rencontre aussi le « Maskilili ». Il s'agirait d'un monstre à qui il ne faut jamais tourner le dos. Il vivrait dans la jungle amazonienne et sortirait particulièrement lors du Carnaval pour repartir dans la forêt une fois les festivités terminées.

La Guadeloupe connait son soucougnan volant et en Martinique les soirées sont ponctuées par des histoires de dorlis.

Malgré une évidente modernisation de la société au détriment de l’intérêt pour les sciences occultes, les croyances restent fermement enracinées.

Liens :
http://www.franceguyane.fr
http://www.ville-cayenne.fr




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