Le bûcher des sorcières en Tanzanie

Le journal Le Parisien nous apprend que dans les régions frontalières entre la Tanzanie et le Burundi, les croyances ancestrales restent très enracinées parmi la population locale. Les albinos, surnommés les « africains blancs », sont très souvent victimes d'agression à cause de leur différence et des ferveurs superstitieuses indigenes. Les doctrines locales attribuent à leur corps et leurs organes des propriétés magiques très prisées des marabouts et des sorciers. Il arrive que les malheureux albinos soient victimes d'amputation ou de dépeçage comme le relate cet article de 24 heures.
En 2012, une ONG officielle tanzanienne avait publié des chiffres affolants : environ 3 000 personnes auraient été lynchées entre 2005 et 2011 pour accusation de sorcellerie. Les victimes sont essentiellement des femmes âgées qui avaient la particularité d'avoir les yeux rougis. Les yeux rouges sont en effet un indice de sorcellerie pour les peuplades de la région. Les albinos ont souvent les yeux un peu rouges et sont donc, au même titre, considérés comme des sorciers.

L'irritation des yeux des vieilles femmes s'explique tout simplement par l'utilisation de bouse de vache séchée en tant que combustible pour faire la cuisine.

Une foule meurtrière haranguée par un guérisseur

Les croyances locales attribuent à de la sorcellerie les coups du sort qui s'abattent parfois sur une famille ou un village. Ce ne sont pourtant que des maladies ou des évènements climatiques.

Un sorcier guérisseur, nouvellement arrivé dans le village de Murufiti, aurait persuadé les chefs locaux que l'origine de tous leurs malheurs provenait de quelques personnes désignées comme des sorciers occultes. Le soir du 6 octobre 2014, les victimes ont été pourchassées jusque dans leurs maisons par une foule meurtrière avide de vengeance.