La chute des Templiers
Les templiers sur le bûcher
Sept cents ans après leur disparition, les Templiers continuent à fasciner, entre légende et réalité. Leur chute tragique y est pour quelque chose...
L'aventure des Templiers demeure une puissante machine à rêver... Il y a, dans cette histoire, du sang, de l'or, des cérémonies secrètes et même du sexe. L'histoire des Templiers s'est terminée dans les flammes du bûcher qui fit périr le Grand Maître de l'Ordre, Jacques de Molay, le 18 mai 1314. Mais c'est aussi le moment où sa légende est née, avec les paroles qu'aurait prononcées le supplicié dans ses derniers instants :
« Les corps sont au roi, mais les âmes sont à Dieu ! Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races ! »
Le mystère des Templiers
Baphomet, l'idole des Templiers
Du reste, une aura de mystère plane depuis lors autour des Templiers, donnant lieu à d'innombrables élucubrations, sur leur fameux trésor caché, le Saint Graal qu'ils auraient détenu, l'Arche d'Alliance qu'ils auraient dissimulée, le Baphomet, une sorte d'antéchrist, qu'ils auraient adoré, etc. Pourtant, a bien y regarder, ce que l'on sait réellement de leur parcours et de la fin des Templiers suffit en soi-même à faire de l'histoire des Templiers l'une des pages les plus fascinantes de l'histoire de France, un conflit entre intérêts publics et privés, entre papauté et royauté, entre pouvoir et appât du gain.
Une puissance qui devenait gênante
Croix des gueules
Le pape Clément V, élu en 1305, lui aussi inquiet de l'attitude des Templiers, leur lance une mise en garde : « Que les Templiers se gardent de lasser ma patience afin que l'Église ne soit pas obligée d'examiner de plus près certaines choses répréhensibles supportées jusqu'à ce jour avec trop d'indulgence ». Le souverain pontife lance le projet de fusionner l'Ordre du Temple avec celui Hospitaliers, une initiative à laquelle les deux congrégations s'opposent.
De fausses accusations
C'est dans ce contexte que le souverain pontife fait part à Jacques de Molay des accusations qui pèsent contre son Ordre. Le Grand maître des Templiers, après avoir nié ces charges, demande au pape de lui apporter son aide face au Roi de France. Clément V, qui ne croit guère à ces accusations, écrit le 24 août 1307 à Philippe le Bel pour lui demander d'ouvrir une enquête pontificale sur les rumeurs qui courent à l'encontre des Templiers, lui rappelant au passage que l'Ordre ne dépend que de lui. Mais le roi de France a déjà décidé qu'il voulait en finir le Temple.
Une vague d'arrestations
Le Roi Philippe Le Bel
En apprenant la nouvelle de ces arrestations, Clément V est furieux. Le 27 Octobre, il écrit à Philippe le Bel : « Votre conduite impulsive est une insulte contre nous et contre l'Église romaine. » Il faut dire que l'acte est un camouflet pour son autorité : les Templiers ne dépendent normalement que de lui et n'ont pas à répondre à la justice d'un pays.
Cela n'empêche pas le roi de France de mettre en branle la machine judiciaire. Tous les biens mobiliers et immobiliers du Temple sont saisis. Comme nombre des membres de son Ordre, Jacques de Molay est interrogé et torturé. L’Inquisition ne lésine pas sur les moyens : en plus d 'être intimidés, confinés dans d'immondes cachots, nourris au pain et à l'eau, les Templiers sont soumis au chevalet, à l'estrapade ou à la brûlure de la plante des pieds. Ces méthodes sont « efficaces ». A Paris, 134 des 140 Templiers interrogés avouent l'un ou l'autre crime. Mais ils sont aussi 38 à succomber suite à ces pratiques...
Les interrogatoires font même apparaître de nouveaux « crimes » : les aspirants Templiers doivent cracher trois fois sur la croix, ils doivent embrasser un supérieur sur le postérieur, le nombril et la bouche, se livrer à des pratiques homosexuelles, porter une cordelette d'abord « consacrée » sur une idole païenne (le Baphomet), etc. Le chevalier Jean de Châlon déclara même à ses geôliers que des chariots remplis d'or auraient quitté Paris la veille de l'arrestation, c'est-à-dire le soir du 12 octobre 1307.
Les aveux du Grand Maître des Templiers
La commission pontificale demande alors aux Templiers de présenter des défenseurs. En quelques semaines, ils sont plus de 500, qu'ils aient déjà avoué sous la torture ou qu'ils y aient résisté, à se manifester ! Devant le nombre et la force de leurs arguments (les Templiers avaient beau jeu de rappeler qu'ils avaient donné leur sang pour le Christ, eux ...), l'accusation commence à trembler. Le roi prend alors une décision brutale : le 12 mai 1310, il fait envoyer au bûcher cinquante-quatre Templiers ayant rétracté leurs aveux, pour relaps. En outre, deux des quatre défenseurs élus (pour représenter les plus de 500) par les Templiers disparaissent.
Le procès des Templiers
Clément V nomme une nouvelle commission devant juger Jaques de Molay et trois dignitaires de l'Ordre : Hugues de Pairaud, maître de France, Geoffroy de Gonneville, maître d'Aquitaine et Poitou, et Geoffroy de Charnay, maître de Normandie. Le 18 mars 1314, devant la cathédrale de Notre-Dame de Paris, les accusés sont amenés devant leurs juges afin d'entendre le verdict du procès : la prison à vie. De Molay et de Charnay provoquent la stupéfaction en clamant haut et fort leur innocence et celle du Temple. Les deux hommes sont alors condamnés comme relaps au bûcher. Il est dressé sur l'île aux Juifs le jour même. Et, alors que les flammes commencent à le lécher, le dernier grand maître de l'Ordre des Templiers lance la malédiction que l'on sait avant de trépasser.
Les Templiers viennent de disparaître, leur légende vient de naître.
Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races !
http://www.cropsciences.org/images/PDF/Les Templiers.pdf
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