A différentes reprises depuis
Franz-Anton Mesmer, le premier vulgarisateur du magnétisme et fondateur de la
théorie du magnétisme animal, des magnétiseurs estimés ont fait des
cours de magnétisme ; mais ces cours ne consistaient guère qu'en expériences pour amuser la galerie, en conférences et en causeries. Il n'y eût guère que le
Baron du Potet qui ait fait des cours de quelque valeur, dans le but de faire des guérisseurs ; dans tous les cas, il fut le plus grand vulgarisateur, le Maître qui fit le plus grand nombre d'élèves; et on doit le reconnaître, le plus grand nombre de bons élèves.
Les élèves venaient, d'autant plus nombreux que le professeur jouissait d'une estime plus grande, payaient parfois fort cher, pour entendre un cours en 8, 10 ou 12 leçons. Avec plus ou moins d'enthousiasme, le Maître parlait d'abord devant les élèves des résultats obtenus dans sa pratique, commentait les propositions de
Mesmer, discutait les rapports rédigés pour ou contre le magnétisme par les commissions des sociétés savantes nommées à cet effet, parlait emphatiquement du fluide magnétique et de la lucidité somnambulique, démontrait de son mieux les procédés qu'il employait, et le cours se terminait ordinairement par des causeries familières entre le maître et les élèves.
Mais les cours n'étaient jamais soumis à aucun contrôle ; il n'y avait pas de programme, pas de critique, pas d'examen et nulle consécration officielle, même pas celle d'une simple société d'études ou de vulgarisation.
C'était déjà quelque chose ; il y avait là une émulation susceptible peut-être de décider parfois une vocation; mais on ne pouvait pas considérer cela comme un enseignement professionnel. Il était impossible de faire de nombreux élèves dignes de la confiance des malades et certainement ceux qui devinrent de bons magnétiseurs le durent plus à leurs bonnes dispositions et à leur talent d'observation qu'à ce qu'ils pouvaient avoir appris de la bouche même du Maître.