Les
fakirs de l’Inde se donnent une extase délicieuse en regardant le bout de leur nez.
Dans l'Inde, le fakir qui a pu atteindre un degré suprême de la sainteté, c'est-à-dire l'extase, se prépare par les austérités et les jeûnes à subir
l'épreuve du crochet. Il se donne alors en spectacle aux nombreuses populations que les fêtes principales des idoles attirent auprès des plus fameuses pagodes, spécialement aux fêtes du Beïram.
Voici de quelle sorte la cérémonie du crochet s'accomplit : le saint est dépouillé de ses vêtements, un ministre de
l'idole lui applique un coup de paume sur le rein; il en résulte une enflure subite, dans laquelle on passe un crochet de fer; puis, au moyen d'une corde et d'une poulie, on enlève le patient à une potence, au haut de laquelle il se livre à toutes les évolutions d'un moulinet agité par le vent, et les processions dévotes passent au-dessous pour recevoir la
sanctification. Lorsqu'après plusieurs heures de cet exercice on décroche le patient, un nouveau coup de paume fait disparaître l'enflure de son rein et guérit la plaie. Le fakir peut alors retourner se coucher sur son matelas de clous.
Les nombrilistes
L'histoire ecclésiastique du IV° siècle nous entretient de certains moines du mont Athos qui croyaient s'être élevés à un haut degré de sainteté parce qu'en regardant avec fixité leur épigastre, ils finissaient par en voir jaillir des torrents de lumière, et tombaient en extase. On les surnomma, par raillerie,
omphalopsychès, c'est-à-dire des gens qui ont l’Âme au nombril.
L’hypnose
On a trouvé il y a peut de temps l'art d'endormir un malade jusqu'à l'insensibilité la plus absolue, en lui faisant regarder un objet brillant et de faible dimension placé à 25 centimètres de ses yeux. Il entre alors en
état d’hypnose, ce qui permet de faire les opérations chirurgicales les plus graves sans éveiller la sensation de la douleur ; auparavant, on employait le chloroforme en inhalation. Il existe certainement encore quelques hôpitaux, non au courant des progrès de la médecine, qui utilisent encore ce système pour endormir les malades en les faisant compter jusqu’à 10.
Tout ceci parait du pur naturalisme à beaucoup de personnes : peut-être ! Mais comment expliquer, au point de vue de l'histoire naturelle, certains phénomènes qui se développent dans
l'état d'extase ? Un magnétisé est, par exemple, capable de lire à travers l'enveloppe d'une lettre, la boite d'une montre; il entend par les doigts, voit par l'épigastre, comprend la pensée d'autrui, se transporte mentalement en des lieux où il n'est jamais allé, et les décrit. Cette dernière faculté est commune à presque tous les extatiques.
Le chant et la musique
Chez les Bilbs, dans l'Indoustan, les barvas, autrement dit les prophètes, s'exaltent jusqu'à l'extase par le moyen du chant et de la musique. Avant d'admettre un néophyte dans leur agrégation, ils essayent sur lui le pouvoir de l'harmonie.