Le Gnosticisme

Gnosticisme
Le gnosticisme regroupe divers doctrines orientales à caractère religieux. On y retrouve des influences du mazdéisme perse, des origines mandéennes et certaines provenances de la kabbale hébraïque. Toutes ces doctrines affirment que la nature spirituelle de l'homme ne se trouve pas dans le carcan du monde physique qui apparait comme une prison et que s'est en s'élevant spirituellement qu'il s'en évadera.

L'élévation de l'esprit s'effectue par la connaissance qui est appelée « gnose ».

La gnose représente en réalité l'ensemble des techniques et des processus permettant l'élévation de l'esprit. Elle ne délivre pas le contenu de cette connaissance. Ce n'est pas la connaissance elle-même. La gnose n'est qu'une prise de conscience de la nécessité de briser ses chaînes.


 

Une hérésie

Vu par les chrétiens, le gnosticisme est une hérésie. En effet, il dépeint une vision du monde qui n'est pas très réjouissante. Or, ce monde est la création de Dieu. Le gnosticisme est donc un blasphème envers le Créateur. C’est ce qu'ont compris les premiers chrétiens et ils n'avaient pas tout à fait tort.

En effet, les premiers adeptes du gnosticisme ont même été jusqu'à présenter Jésus-Christ comme le sauveur. Certes. Mais un sauveur apportant la révélation gnostique par la destruction du monde. Et ça, c'est assez mal vu de la part des adeptes du christianisme.

L'Apocalypse

Pourtant, à la lecture des Livres Saints, cette thèse n'est pas complètement rejetable. Les écrits nous parlent bien de l'Apocalypse. On pourrait donc parfaitement établir une thèse de la destruction pour reconstruire un monde meilleur. Mais où ça coince avec le christianisme, c'est que ça met en opposition un Dieu Créateur observateur et un Destructeur-reconstructeur qui est le Sauveur.

Dans ce contexte on en vient à réintroduire un semblant de polythéisme alors que le monothéisme est cher à tout chrétien.
Pourtant les chrétiens ont bien introduit la notion du Diable qui est parfois considéré comme l'opposé de Dieu. On aurait donc un Dieu « bon » et un Diable « mauvais », c'est-à-dire la présence de deux divinités : celle du bien et celle du mal. Dans ces conditions on en vint alors à proclamer que le Diable est une création de Dieu. Mais pourquoi un Dieu plein de bonté aurait-il alors créé une entité pleine de méchanceté ? Tout ceci n'est pas crédible.

Gnosticisme et paganisme

Les chrétiens, ne pouvant accepter une dualité divine, considèrent alors le gnosticisme comme une sorte de paganisme renaissant. C'est en quelque sorte un « bouc émissaire ». Pour se défendre contre le retour du paganisme, le chrétiens vont alors s'en prendre au gnosticisme. Une véritable chasse aux sorcières est alors menée et c'est de cette façon que les idées des premiers gnostiques arrivèrent jusqu'à nous. C'est aberrant, mais c'est en fait en présentant les idées gnostiques comme hérétiques que le christianisme les a fit connaitre au monde. Avec le recul, on peut supposer que le gnosticisme ne colportait pas uniquement ces idées combattues mais qu'elles ont difficilement percé par simple manque de « publicité ».

Jésus comme « commercial »

Au début du gnosticisme Jésus est choisi pour représenter ce courant de pensée. Il allait devenir son principal « commercial » pour en faire la promotion. Cette appropriation du Christ s'est bien entendu faite à l'insu de sa volonté puisque, chacun le sait, il était déjà mort sur la croix.

Tout ceci peut nous paraître aujourd'hui assez risible de savoir que Jésus-Christ était un prête-nom pour prêcher des idéologies orientales. Mais c'est bel et bien se qui s'est passé. On comprend alors mieux toutes les querelles qui s'ensuivirent entre les gnostiques et les autres courants plus proches du christianisme.

Le Concile de Nicée

Afin de résoudre les problèmes dogmatiques qui divisaient alors les Églises d'Orient, l'empereur romain Constantin Ier convoqua le premier Concile œcuménique de l'histoire en l'an 325. Ce fut le Concile de Nicée qui se déroula en Turquie entre le 20 mai et le 25 juillet.

De ce concile il en résulte les anathèmes condamnant l'enseignement d'Arius et les vingt canons adoptés par les participants qui étaient entre 250 et 300. Ces canons définissent en quelque sorte l'orthodoxie.

Les conclusions du concile furent confirmées par l'Édit de Thessalonique en l'an 381. Ce dernier officialise le culte catholique orthodoxe et en fait l'unique religion licite de l'Empire romain, interdisant de fait l'ensemble des cultes dits « païens », y compris le gnosticisme. En plus des adeptes des religions dites « païennes », les philosophes stoïciens, épicuriens, néoplatoniciens et sceptiques, perçus comme une menace pour la christianisation, sont également persécutés.



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