Les Hells Angels

Hells Angels en choper
Les Hells Angels (parfois orthographiés à tort « Hell’s Angels ») sont un groupe de motards atypiques apparut dans les années cinquante en Californie. La plupart des premiers « Anges de l’Enfer » sont d’anciens soldats américains désœuvrés. Le nom du groupe a été choisi en référence au film de Howard Hugues Hell’s Angels (1930), succès public et critique racontant l’histoire de deux frères engagés au sein de la Royal Air Force lors de la première guerre mondiale. Pendant les deux décennies suivantes, le groupe se développe et se ramifie dans une trentaine de pays.
 

Un club motocycliste en apparence

Bien qu’ils essaient d’avoir l’apparence honorable d’un club motocycliste (d’où l’omniprésence du sigle rouge et blanc « MC », signifiant « Motorcycle Club ») l’analyse de leurs agissements en Amérique du nord montre que la philosophie des Hells Angels s’inscrit indubitablement dans une attitude de refus des normes, de provocation et de marginalité. La société, ses principes et ses hommes doivent être combattus.

Le logo du groupe – une tête de mort ailée – est ainsi représentative de deux thématiques communes aux satanistes et aux Hells Angels, à savoir : la liberté totale et la mort, l’une engendrant l’autre et inversement. De même, alors que les satanistes utilisent des chiffres qui possèdent une signification intrinsèque (18, désignant A. H. en numérologie, les initiales d'Adolf Hitler, 666), les Hells Angels utilisent le chiffre « 81 » (8 = H et 1 = A : H. A. pour Hells Angels), les lettres AFFA (« Angels Forever, Forever Angels ») ou FTW (« Fuck the World »).

Entre néo-nazisme et satanisme

Pour se distinguer de la société, les bikers (motards) chevauchent leurs lourdes motos (principalement, mais plus obligatoirement, des Harley Davidson) et se promènent de villes en villages, s’arrêtant dans des repaires et autres quartiers généraux. Ils arborent tout un ensemble de signes et de symboles rattachés à un imaginaire emprunt de satanisme : les références au Diable, aux plaisirs sexuels, à la violence et à la mort ainsi qu’à la symbolique germanique impériale ou nationale socialiste sont multiples, tant sur leurs vêtements en cuir, que sur leurs motos ou même sur leur peau (tatouages).

Leur comportement violent et leurs pratiques marginales résultent de leur volonté de puissance financière et physique et reposent sur la mise en pratique de théories qui rejoignent largement l’imaginaire sataniste.

Une structuration comme une mafia

Les groupes de motards affiliés aux Hells Angels sont structurés sous la forme de gangs (bien qu’ils s’en défendent en insistant sur le « MC » qui ferait d’eux un simple club) ou de clans. On a pu assister à de nombreuses « guerres des gangs » dont la prise de pouvoir sur certains réseaux et territoires était l’enjeu.

Leurs membres ont été inculpés et condamnés à de nombreuses reprises, tant aux États-Unis qu’au Canada, pour des délits et des crimes divers (trafics de drogues, trafics d’armes, blanchiment d’argent, clubs de striptease, prostitution, meurtres). Ainsi, au Canada, dans la Province du Québec, les Hells Angels locaux se livrent à une grande variété d’activités illégales à tel point qu’ils sont considérés comme étant à la tête du crime organisé de la « Belle Province ». De même, aux États-Unis, les Hells Angels ont été impliqués dans plusieurs crimes racistes et dans des trafics en tout genre.

Les Anges de l'Enfer en France

Les Hells Angels sont présents sur le territoire français. Ils font l’objet d’une forte vigilance de la part des autorités du fait d’un passif judiciaire lourd (plusieurs motards ont ainsi été arrêtés dans des affaires de drogue ou dans le cadre de délits importants) et de craintes sur la nature de certaines de leurs activités. En région parisienne, certains sont même moniteurs d'auto-école en guise de couverture.

Il existe une similitude entre les satanistes et les bikers français qui pratiquent une culture du secret et se terrent très souvent dans de véritables bunkers. Les groupes très hiérarchisés et structurés ont de grandes exigences de toutes sortes à l’égard de leurs membres et les chefs ne laissent guère d’issue de sortie à leurs inféodés : « il n’existe pas d’ancien Hells Angels ou d’anges à la retraite » ou encore « le simple fait de poser telle question fait que vous ne comprendrez pas la réponse ». En d’autres termes « circulez, il n’y a rien à voir », exactement comme dans tous les mouvements sectaires.

Des symboles de Satan omniprésents

Gothics, métalleux et autres « Anges de l’Enfer » empruntent aux satanistes certaines de leurs images et de leurs symboles, définissant des affinités communes entre les mouvements, notamment du point de vue de la forte mise en scène d’un imaginaire démoniaque, relayé par des pratiques morbides et un goût affiché pour la provocation ainsi que par la rupture avec les normes et valeurs communément admises.

Pour autant, là où les satanistes fondamentalistes et amateurs vouent un culte à Satan, les gothics, les bikers et les métalleux se contentent de mobiliser l’image du Diable en tant que symbole culturel de provocation et de révolte. Cette différenciation entre le cultuel et le culturel permet de lever l’amalgame entre ces sous-cultures marginales et le courant sataniste, même si des liens en termes de recrutement et de prosélytisme peuvent être tissés. Il reste qu’au-delà de cet imaginaire sataniste aseptisé, il existe à juste titre une inquiétude latente et une peur compréhensive des familles et des responsables politiques à l’égard d’un phénomène qui présente, à bien des égards, des signes de dérives sectaires affirmées et qui n’est pas toujours sans conséquences, notamment pour des mineurs en grande difficulté sociale.

Dix-sept arrestations en Espagne chez les Hells Angels

En février 2018, à Barcelone, 17 personnes ont été arrêtées au cours d'une opération de police au sein de la bande de motards Hells Angels. Ces arrestations ont été effectuées dans le cadre d'une enquête au sujet d'un meurtre et de trafic de drogue. Des perquisitions ont eu lieu dès le lever du jour dans différentes villes de Catalogne.

Plusieurs des membres des Hells Angels arrêtés sont impliquées dans un assassinat en 2017 à Sabadell et aussi pour trafic de drogue. Selon le quotidien barcelonais La Vanguardia, l'homme assassiné appartenait à une bande de motards rivale des Hells Angels. Il aurait été tabassé à coups de batte de baseball et avait succombé à ses blessures quelques mois plus tard. L'affaire remonte au mois de septembre 2017.

Connus pour leurs motos Harley Davidson et leurs tenues de cuir, les Hells Angels ont été fondés aux Etats-Unis en 1948 et comptent des branches, qu'ils appellent « chapitres », dans 56 pays à travers le monde. Le « chapitre » des Hells Angels de Barcelone assure que les seuls membres arrêtés appartiennent au chapitre de Sabadell et que le chapitre de Barcelone n'est pas en cause dans cette histoire. Mais est-ce vraiment cela l'important ?

Une rixe à Lausanne

En janvier 2018 a eu lieu à Lausanne, au Tacos Bar dans le quartier du Flon, une bagarre entre plusieurs bandes rivales de bikers. L'incident qui fit tout de même six blessés est parti d'une provocation d'une bande de motards (les Tunnel Runners) envers les Hells Angels qui ont établi leur QG près de ce bar. Et parmi les motards il y avait des policiers.

Les Tunnel Runners seraient composés de policiers désireux d’adopter les codes des bikers. De tels groupes existent à l’échelle internationale. Mais en Suisse, cette tendance passe mal. Il se trouve que les Hells Angels occupent une place dominante en Suisse. Ce sont eux qui donnent leur accord à la création d'un autre club de motards, par exemple. Mais les Tunnel Runners étant composés d'un grand nombre de policiers, les formalités d'usage et de politesse n'ont pas été respectées car on imagine mal les flics demander l'autorisation aux Hells Angels. La communauté des bikers possède pourtant de nombreuses règles tacites et un véritable code de conduite. Pour créer un moto-club, il faut l'aval des groupes existants. Cette reconnaissance permet de rouler avec ses propres couleurs, symbolisées par les patchs au dos du blouson. Plus ces patchs sont gros, plus le groupe est supposé être important. Mais les policiers n'ont pas respecté le code des bikers car ils ont trouvé rabaissant d'avoir à demander l'autorisation à ce qu'ils considèrent comme un « gang ».

Le patron du Tacos Bar n'avait jusqu'alors jamais eu de problème avec les Hells Angels qui viennent dans son bar en moyenne une fois par mois. Mais la tension avec les Tunnel Runners a dégénéré en bagarre générale et une grande partie du mobilier a été cassé, sans compter les bouteilles et de nombreux autres dégâts matériels. L'intervention de deux ambulances a été nécessaire.

L'affaire ne devrait pas en rester là car il y a maintenant une guerre ouverte entre ces deux groupes de motards lausannois.


Source : http://www.derives-sectes.gouv.fr/publications-de-la-miviludes/guides?page=1



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