
Chaque année, des milliers de touristes admirent les mégalithes de l’île de Pâques. Depuis la première visite d’Européens sur l’île en 1722, ces statues qu'on appelle moai intriguent les visiteurs. Comment furent-ils fabriqués ? Par qui ? Comment ont-ils été transportés ? Toutes les tentatives de réponse conduisent à la même obsédante question : qu’est-il arrivé à leurs créateurs ?
Ceux-ci, les Pascuans, se nomment Rapanui dans leur langue, et ils nomment Rapa Nui leur île. Toutes sortes de théories existent sur leur déclin. La plus répandue, celle qui passe pour vérité scientifique, suppose une catastrophe écologique provoquée par les Rapanui eux-mêmes. Ils se seraient auto-détruit sur le plan environnemental. Selon cette version largement admise, les insulaires auraient d’abord été longtemps prospères. Toutefois, comme ce petit peuple prétendument irresponsable surexploitait son environnement pour ériger des statues, les moais, il aurait fini par provoquer des pénuries, des famines, des guerres tribales et, finalement, l’effondrement complet de sa culture.
Terry HUNT est professeur au département d’anthropologie de l’Université de Hawaï. Il a publié un article en 2007 dans la revue American Scientist où il expose une théorie assez particulière sur ce qui aurait causé la destruction de l'île de Pâques.
Comme il l'explique dans son article résumé ci-dessous, la vérité semble plus complexe que l'on croyait : la dégradation de l’environnement insulaire n’a guère été causée par les Pascuans eux-mêmes, et ne les a pas empêchés de continuer à vivre. Quant à leur catastrophique déclin, il est tardif et seulement lié à la fin de leur isolement.