Les initiations maçonniques en Egypte

Initiation en Egypte
Celui qui voulait être initié devait se présenter sous le patronage d'un adepte. Le roi le recommandait aux prêtres, qui l'envoyaient à Memphis et de Memphis à Thèbes.

On commençait par le soumettre à la circoncision. De plus, le vin et les aliments trop substantiels lui étaient interdits. A cette abstinence venait s'ajouter une solitude complète.

On l'enfermait dans un souterrain, et on l'y laissait livré à lui-même. Il pouvait écrire ses réflexions. On l'engageait même à le faire, afin de mieux juger du degré de son intelligence et des tendances de son esprit.

 

La Porte des hommes

Lorsqu'arrivait pour lui le moment de quitter sa retraite, on le conduisait dans une vaste galerie entourée de colonnes, sur lesquelles étaient écrites de nombreuses sentences qu'il devait apprendre par cœur.

L'introducteur aux Mystères le faisait ensuite pénétrer dans une grotte. Là on lui mettait un bandeau sur les yeux et on lui attachait les mains derrière le dos. Cette opération terminée, le môme dignitaire le présentait à la Porte des hommes et invitait le Pastophore (ou apprenti) à annoncer le récipiendaire.

On adressait alors au postulant un certain nombre de questions. S'il y répondait d'une manière satisfaisante, on l'introduisait. Mais, avant d'aller plus loin, il avait à subir un nouvel examen. Cette formalité remplie, on le faisait circuler dans la partie de l'édifice que l'on nommait la Mrantha.

Des éclairs brillaient tout à coup au milieu des ténèbres, le tonnerre grondait avec des éclats formidables. Il fallait que le récipiendaire subisse cette épreuve sans trembler car ce n'était qu'après avoir donné des preuves irrécusables de courage et de sang-froid qu'il pouvait prendre connaissance des constitutions de la Société, à laquelle il jurait une fidélité inviolable.

Le début de l’initiation du Pastophore

Franc-maçonnerie Egypte
Dès qu'il avait prêté serment, l'introducteur le conduisait devant l'hiérophante. Arrivé là, il s'agenouillait, pendant qu'un adepte lui mettait la pointe d'une épée sur la gorge. Au serment de fidélité, il devait ajouter celui de discrétion.

Cela fait, on le débarrassait de son bandeau et on le plaçait entre deux pilastres, à côté d'une échelle à sept échelons et d'un meuble allégorique composé de huit portes de grandeurs différentes.

Puis l'hiérophante prenait la parole et lui adressait le discours suivant :

Puisque vous avez obtenu le droit de m'entendre,
« écoutez attentivement ce que j'ai à vous dire : Les
« portes de cette enceinte sont interdites aux profanes ;
« mais vous, enfant des travaux et des recherches
« célestes, prêtez l'oreille à ma voix; elle va vous enseigner
« de grandes vérités, Soyez en garde contre les préjugés
« et les passions qui pourraient vous éloigner du chemin
« de la félicité ; fixez vos pensées sur l'Etre par excellence ;
« ayez-le toujours devant les yeux, afin de mieux
« gouverner votre coeur et vos sens. Si vous voulez
« arriver au "bonheur, n'oubliez pas que vous êtes toujours
« en présence de celui qui gouverne l'univers. Cet
« Etre unique a produit toutes choses. Il existe par
« lui-même. Aucun mortel ne peut le voir, et rien ne
« saurait échapper au regard de sa providence.

 

On faisait ensuite passer le nouvel initié sur les degrés de l'échelle, et on lui en indiquait, au fur et à mesure, la signification symbolique.

Après son initiation, le Pastophore ou apprenti se livrait à l'étude de la physique, de l'anatomie et de la
médecine. Il se livrait, en outre, à la manipulation des médicaments que l'on employait alors.

Il apprenait enfin la langue symbolique et l'écriture connue sous le nom d'hiéroglyphes.

Quand l'initiation était terminée, l'hiérophante faisait connaître au récipiendaire le mot de passe et l'attouchement au moyen desquels les adeptes se reconnaissaient entre eux.

A partir de ce moment, l'initié portait un bonnet en forme de pyramide, un tablier qui rappelle celui des
Francs-Maçons, et un collet dont les bouts lui flottaient sur la poitrine.

 

Comment passer au grade supérieur de compagnon ?

La Porte des hommes était confiée à la garde du nouvel adepte jusqu'à ce qu'un nouvel apprenti le relevât de sa fonction. Le noviciat du Pastophore était d'une année. Si, pendant ce temps-là, il s'était fait remarquer par son amour de l'étude et son intelligence, on le préparait à recevoir le grade de Néocore ou compagnon.

La préparation consistait surtout en un jeûne sévère.

Cette épreuve finie, on l’enfermait dans une pièce où régnait l'obscurité la plus profonde ; mais la clarté des lampes ne tardait pas à dissiper ces ténèbres.

Des femmes d'une beauté remarquable entraient alors dans sa prison et lui servaient des mets délicats et réconfortants, afin qu'il pût réparer ses forces épuisées. Ces visiteuses n'étaient autres que les épouses des prêtres et les vierges consacrées à Diane. Elles avaient pour mission d'éprouver la vertu du récipiendaire en attisant, par des agaceries de courtisane, le feu de ses passions.

Il devait résister à leurs provocations insidieuses.

On jugeait par là de la force de son caractère et de l'empire qu'il savait exercer sur lui-même.

L'introducteur venait ensuite le trouver et lui posait diverses questions. Si ses réponses ne laissaient rien ou peu de chose à désirer, on le conduisait dans l'assemblée des prêtres.

Là on l'aspergeait d'eau lustrale, pour le purifier des souillures qu'il avait contractées. Cette cérémonie terminée, il faisait une confession générale de ses fautes et affirmait, sous la foi du serment, que sa conduite, pendant tout le temps des épreuves, avait été d'une irréprochable chasteté.

A peine avait-il fini de parler, que l'introducteur lui jetait un serpent sur le corps, tandis que d'autres reptiles apparaissaient de toutes parts et semblaient le menacer.

Il fallait qu'il demeurât impassible.

Après cette dernière épreuve, on le conduisait auprès de deux colonnes, entre lesquelles on apercevait un griffon poussant une roue. Le griffon était, paraît-il, l'emblème du soleil. Les quatre rayons de la roue représentaient les quatre saisons de l'année.

L'insigne du Néocore consistait dans une sorte de caducée.

Le mot d'ordre du grade était Eve. On racontait au récipiendaire, s'il faut en croire Clément d'Alexandrie, l'histoire de la chute originelle.

Signe de reconnaissance : croiser les deux bras sur la poitrine.

L'adepte apprenait à calculer les inondations du Nil, au moyen de l'hygromètre. On lui enseignait, en outre, la géométrie, l'architecture, et la partie du calcul qui se rattache à ces deux sciences.



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