
C'est en effet au quartier général de la CIA que se trouve cette sculpture recouverte de messages réalisés par le cryptographe Edward Scheidt pour rendre hommage au travail de l'Agence. Mais il s'agit aussi d'une réelle source d'embarras pour elle. Voilà plus de vingt ans que Kryptos fait tourner en bourrique les cryptologues les plus chevronnés des services secrets américains et d'ailleurs. Car les 2000 lettres découpées dans ce panneau de cuivre portent un message codé dont la dernière section reste encore indéchiffrable, les trois autres, baptisées K1, K2 et K3, ayant été décryptées en 1998 par un informaticien.
La clé de K1 et K2 se trouvait dans la sculpture elle-même, puisque les panneaux de droite constituent un tableau de Vigenère, du nom du diplomate français qui inventa ce système au XVIe siècle. Il s'agit de la clé pour décrypter le panneau de gauche. Mais pour compliquer la chose, des X ont été insérés entre chaque phrase. Quant à K3, elle a pu être décodée en transposant les lignes du texte en colonnes puis en leur faisant subir plusieurs remaniements.

Le message déchiffré de K1 reste cependant sibyllin :
Between subtle shading and the absence
of light lies the nuance of iqlusion
La traduction donnerait ceci en français : « Entre l'ombre la plus subtile et l'absence de lumière réside la nuance de l'iqlusion ». Les fautes d'orthographe seraient purement intentionnelles. Peut-être
un autre message codé contenu dans le déchiffrement de la solution. Ou alors un
indice...