Malgré l’importance de l’esclavage aux Etats-Unis, les religions syncrétiques ne s’y sont pas développé de la même manière que dans les colonies espagnoles. On peut trouver à cela diverses explications. Tout d’abord, les colonies britanniques sont protestantes et les règles sont beaucoup plus strictes. Mais il était permis aux africains de conserver des communautés. La rigidité du culte catholique interdisait la continuité des traditions africaines. Les Yoruba ont donc été obligé de pratiquer leur religion sous couvert des Saints de l’Eglise, en dissimulant leurs véritables rites.
Mais on peut alors se demander pourquoi il ne subsiste rien des traditions africaines aux Etats-Unis. A La Nouvelle-Orléans il existe bien le
Voodoo, issu de la religion du peuple
fon, mais il faut se rappeler que la Louisiane n’était pas une colonie anglaise mais qu’elle était française.
Tardivement on vit apparaître aux USA des pratiques venant de Porto-Rico :
l’Espiritismo.
Il faut attendre la révolution castriste pour voir débarquer aux Etats-Unis des immigrés cubains pratiquant la Santéria. Celle-ci absorba rapidement l’espiritismo et emprunta des éléments au
vaudou haïtien et à l’Egypte antique. Ce n’était donc plus exactement la Santéria mais un nouveau culte qu’on appela le
Santérismo.
Les noirs américains voyaient donc qu’encore une fois les blancs s’appropriaient leur culture ancestrale africaine par le biais des hispaniques et des « latinos ». Se voyant dépouillés d’un
héritage tribal important pour leur culture ils tentent d’africaniser la santéria en la débarrassant de toute trace de catholicisme.
Ce fut la naissance du culte
Orisha-Voodoo dont le nationaliste noir
Walter King est le fondateur. Il se proclama « Roi des Yoruba d’Amérique ».