En raison des nombreux
charlatans qui se prétendent Marabout, Taleb, Fkih ou même les trois à la fois en plus d'être juifs, il n'existe de nos jours plus vraiment de différence en Europe concernant ces trois dénominations.
La
définition d'un fkih, ou fquih, est qu'il s'agit d'un
maître d'une école coranique. On pourrait penser que ce rôle est tenu par un Imam, mais l'Imam n'est en fait que celui qui dirige la prière dans une mosquée. Le vrai maître, c'est le
fkih.
Le marabout, quant à lui, est un genre de moine ou de
chamane. Ce n'est pas un érudit de l'Islam mais un genre de
prophète qui prêche son propre culte. Certains iront même jusqu'à le qualifier de
gourou de secte car la structure maraboutique impulse à partir du modèle maître-disciple le cadre d’une soumission quasi-institutionnalisée. Le Marabout n'en est pourtant pas un. C'est le chef d'une communauté religieuse, un peu comme il en existe chez les moines des différents ordres religieux chrétiens (Bénédictins, Cisterciens, Hospitaliers, Dominicains, Franciscains, Capucins, etc.)
Le taleb, pour finir, est un genre de
sorcier. En plus d'être un sage érudit, le
taleb est une sorte de mage qui possède de grandes connaissances en
magie sihr. Le taleb peut avoir de grandes connaissances coraniques, mais à l'inverse d'un fkih, il n'est pas officiel. Les talebs agissent donc dans la clandestinité et ne sont appuyés par aucune communauté religieuse. C'est pour cela qu'on les assimile à des sorciers.
Pour résumer, le taleb est celui qui est le plus proche de la magie et de la sorcellerie. Le marabout est un chef de communauté religieuse indépendante, un guide spirituel, et le fkih est le prêtre officiel de l'Islam, la sachant.
Enfin, pour ce qui est des exorcismes coraniques,
les roqya, ils sont pratiqués par des
râqî (raqui) qui peuvent parfaitement être des fkih. Mais de
faux raqi prétendent guérir des maladies. Il faut s'en méfier.
Ceux qui prétendent avoir une action quelconque pour vous désenvouter ou vous prédire votre avenir ne sont en réalité que des charlatans.