Le mysticisme

Mysticisme
Le Mysticisme est basé sur la relation de dévotion à une divinité. Il se rapproche donc un peu de la théurgie qui permet d'approcher Dieu et de communiquer avec lui. Nous sommes donc à à des niveaux spirituels très élevés.

Le mysticisme peut également se référer à toute sorte d'extase ou de tout état de conscience modifié qui est produit par une activité religieuse ou spirituelle. Il peut aussi correspondre à toute expérience spirituelle qui a trait aux mystères et aux choses cachées ou secrètes, souvent dans le but final d'une transformation humaine par une élévation de l'esprit.




Le terme « mystique » possède des origines grecques anciennes qui peuvent avoir diverses significations historiquement déterminées. Dérivé du grec mustikos, qui signifie « initié, celui auquel on a enseigné », il peut aussi provenir du mot mustérion qui est la racine du mot « mystère ». Selon l'Encyclopédie Britannica, le terme mystique serait dérivé du mot grec myste, qui désignait initialement un initié d'un culte religieux des mystères. Le mot myste serait lui même dérivé du verbe myein qui signifie « fermer » (en parlant des yeux ou de la bouche). Donc vous l'avez compris, le mysticisme concerne au départ une religion occulte qui est cachée du grand public. Pour y avoir accès il fallait être « intronisé ». Ces religions se rapprochent donc beaucoup des pratiques de la franc-maçonnerie. Mais au cours de la période moderne, la définition du mysticisme s'est élargie pour inclure un large éventail de croyances et d'idéologies liées aux expériences spirituelles extraordinaires et aux états de l'âme.

Depuis les années 1960 des chercheurs ont débattu sur les mérites d'approches constructivistes dans la recherche scientifique au sujet des « expériences mystiques ». La position pérennialiste est désormais largement rejetée par les chercheurs, la plupart d'entre-eux utilisant une approche contextuelle, qui prend en considération le contexte culturel et historique.

Au sens large, le mysticisme peut être présent dans toutes les traditions religieuses de la planète, y-compris les religions indigènes et les religions populaires comme le chamanisme, les religions abrahamiques et les religions indiennes, ainsi que la spiritualité moderne, le New-Age et les nouveaux mouvements religieux dont le nouveau christianisme mondial et le neo-paganisme. Il représente la partie « cachée » de la religion. Celle qui permet, à grand renfort d'expériences spirituelles mystérieuses, de s'approcher des divinités.
 

On le retrouve dans la bible

Je suis mystique
Les différentes formes du verbe Mueo et Myeo apparaissent dans le Nouveau Testament qui est composé de 5624 mots grecs. La signification dans la bible est bien de fermer les yeux et la bouche à l'expérience du mystère. Son sens figuré doit être associé à la « révélation du mystère ». Le sens du mot découle des rites initiatiques des mystères païens. On trouve aussi dans le Nouveau Testament les mots musterion ou mysterion. C'est la racine du mot « mystère ». Le terme signifie un mystère, ou secret, dont l'initiation est nécessaire. Dans le Nouveau Testament, il prend le sens des conseils donnés par Dieu. Ces conseils sont cachés, mais révélés par l'Evangile. Ils deviennent les vérités de la révélation chrétienne. La dimension biblique du mysticisme fait donc référence aux interprétations "cachées" ou allégoriques des Écritures.

Le sens que le mot prit dans l'antiquité classique correspondait aux secrets, spirituels ou religieux, confiés seulement à l'initié et qui n'étaient pas communiqués au commun des mortels. Dans la Septante et le Nouveau Testament, son sens est un objet caché, un testament secret. Il est parfois utilisé pour faire référence aux volontés cachées de l'homme, mais en général c'est pour parler de la volonté cachée de Dieu. A d'autres endroits dans la Bible il prend le sens désignant le côté caché des choses. Il fut ensuite très souvent traduit en latin par le mot sacramentum (sacrement). Mais il semble là qu'on s'éloigne de sa signification première.

Luther a par la suite rejeté l'interprétation allégorique de la Bible, condamnant la théologie mystique qu'il considérait comme plus platonicienne que chrétienne. « La mystique », comme recherche de la signification cachée des textes, est devenue sécularisée, et également associée à la littérature, par opposition à la science.
 

Les religions à mystères

Le mot Mustis ou Mystis signifie l'initié, la personne initiée aux mystères. Les cultes à mystères sont des religions qui sont apparues en Grèce un peu avant l'ère chrétiennes. Elles auraient pour origine l'Inde qui les aurait transmis à l'Egypte Antique avant qu'elles n'arrivent finalement dans le monde greco-romain. Les principaux cultes sont l'orphisme et le culte de Mithra. Les anciens textes grecs utilisaient le mot Mustis pour désigner la ou les personnes initiées aux mystères religieux. Ces adeptes des religions des mystères appartenaient à un groupe restreint, où l'accès n'était accordé que grâce à une initiation. Ces initiés sont identifiés dans les textes d'Héraclite par les personnes qui ont été purifiées après avoir accompli certains rites. Ils se consacrent souvent à une vie ascétique, renoncent à toute activité sexuelle, et évitent tout contact avec les morts. Ces initiés étaient des croyants au dieu Dionysos Bacchus. Ils prirent le nom de leur dieu et cherchaient à s' identifier avec leur divinité.

L'expérience mystique et l'union avec le Divin

Au XIXe siècle le sens du mot mystique a été considérablement réduit. La concurrence entre les points de vue de la théologie et de la science a abouti à un compromis dans lequel la plupart des variétés de ce qui avait été traditionnellement appelé mysticisme ont été rejetées comme des phénomènes purement psychologiques et une seule variété, qui visait à l'union avec l'Absolu, l'Infini, ou Dieu et ainsi la perception de son unité ou l'unité essentielle, a prétendu être véritablement mystique. La preuve historique, cependant, ne supporte pas une telle conception étroite de la mystique.

Le mysticisme est populairement connu comme étant l'union avec Dieu ou l'Absolu. Au XIIIe siècle, l'unio mystica désignait le « mariage spirituel », l'extase et le ravissement qui étaient connus quand la prière était utilisée pour contempler l'omniprésence de Dieu dans le monde et Dieu dans son essence. Au XIXe siècle, sous l'influence du romantisme, cette « union » a été interprétée comme une « expérience religieuse » qui offre une certitude à propos de Dieu ou une réalité transcendantale. Le mysticisme est vu comme une expérience unique, comparable à certaines expériences sensorielles.

Mais cette idée d'union n'est pas compatible avec toutes les religions. Par exemple, dans le Brahmanisme, il n'y a qu'une seule réalité : Brahman. Et donc rien d'autre ne peut s'unir avec elle car Brahman est en toute chose.

Dans d'autres religions, c'est la notion d'absolu qui est gênante car ces traditions visent non pas l'unité, mais le néant. La Kabbale et le bouddhisme insistent particulièrement sur le néant.

L'Extase religieuse, la transe

Le Mysticisme implique des expériences religio-spirituelles qui peuvent mener à un état de transe ou d'extase, de béatitude. Le mysticisme peut se rapporter à tout type d'extase ou d'état de conscience modifié. Il faut cependant faire une distinction entre les expériences temporaires, ponctuelles, et la pratique du mysticisme en tant que processus sur le long terme. L'expérience mystique peut pourtant se produire d'une manière spontanée et naturelle, à des gens qui ne sont pas forcément engagés dans une tradition religieuse. On peut citer notamment les expériences hors du corps que certaines personnes ont vécu. Ce sont des expériences mystiques qui n'ont rien de religieuses.

L'illumination

Certains auteurs soulignent que l'expérience mystique implique la compréhension intuitive de la signification de l'existence et des vérités cachées, et la résolution des problèmes de la vie. Le mystique comprend le sens de l'existence. Il atteint un stade d'illumination. Il s'agit d'une expérience visionnaire.

L'illumination vient du mot « lumière » que l'on pourrait également traduire, dans ce cas, par « connaissance ». Le mysticisme apporte la connaissance, la vision intuitive, sur la véritable essence de la vie, au-delà du monde des apparences.

Le mysticisme serait donc un processus qui mettrait en œuvre la transcendance spirituelle de l'âme jusqu'à l'illumination. Cette dernière conduirait à une libération. Bizarrement c'est un peu ce que recherchent tous les magiciens et les sorciers. Le mysticisme s'apparente donc beaucoup à la pratique de la magie.

La signification contemporaine est bien confuse

Sous l'influence du pérennialisme, qui s'est popularisé dans l'Ouest, et de l'unitarisme à l'Est, des transcendentalistes et de la théosophie, le mysticisme a été appliqué à un large éventail de religions dans lesquelles toutes sortes de pratiques ésotériques et de traditions religieuses sont réunies. Le terme mystique a été étendu à des phénomènes comparables dans les religions non-chrétiennes, d'influence hindoue, et aux réponses bouddhistes au colonialisme.

Dans l'usage contemporain le mot « mystique » est devenu un terme générique pour toutes sortes de points de vue non-rationnels du monde. Le mysticisme est presque devenu « un fourre-tout pour les pratiques religieuses ». Autrefois sans ambiguïté, c'est devenu opaque et controversé. Le terme « mystique » est utilisé de différentes manières dans différentes traditions. Il y a bien souvent confusion entre le mysticisme et d'autres termes liés, tels que la spiritualité et l'ésotérisme, parfois même l'occultisme.

Doit-on continuer à utiliser ce terme devenu imprécis dans notre époque contemporaine ou ne devrions-nous pas revenir à son sens étymologique qui avait le mérite d'être clair en désignant les pratiques d'une religion qui devaient être cachées aux non initiés ?




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