La potion magique du désir des gaulois

L'idée d'un charme magique, d'un sortilège ou d'une potion aidant l'amant endurci dans sa quête pour gagner l'amour de son être désiré se situe loin dans le passé. Dans un contexte moderne, les charmes et les sorts ne sont peut-être pas répandus de nos jours, mais les produits abondent sous forme de lotions, de stimulants et de médicaments pour améliorer la performance sexuelle.

Les anciens Celtes, nos ancêtres les gaulois réfractaires, utilisaient des drogues psychédéliques qui nous tueraient sur le coup tellement leur puissance était grande. Ils recherchaient la violence et l’intensité des effets sur leur esprit, quitte à faire des bad trips et à encourir des risques inconsidérés. On pourrait comparer ces potions à la cocaïne, l'héroïne ou l’ecstasy d'aujourd'hui.

Les gaulois n'avaient pas peur du risque

Les gaulois n'avaient peur que d'une chose : que le ciel leur tombe sur la tête. C'est sans doute quelque chose qui était arrivé par le passé, comme par exemple une pluie de météorites ou d'autres catastrophes naturelles comme l'explosion d'un volcan. La mémoire collective était très bien entretenue par les druides qui se transmettaient la connaissance de façon orale. Ils étaient les gardiens de tout le savoir de la civilisation gauloise.

La fonction de druide fut interdite par les romains après la conquête de la Gaule car elle était extrêmement dangereuse pour les envahisseurs. Les druides avaient en effet un pouvoir très puissant et c'était des meneurs d'hommes qui étaient écoutés aveuglément par le peuple.

Malgré tout, les druides ont continué encore longtemps à pratiquer leur science en secret et ils ont réussi à préserver quelques formules qui sont arrivées jusqu'à nous.

On peut trouver diverses versions de ces formules dans des sites plus ou moins sérieux. Mais sachez que la véritable potion du désir des gaulois est un très puissant philtre de magie d'amour, une drogue, qui force la victime à tomber sous la séduction de n'importe qui. Elle est composée d'un savant mélange de plantes qui possèdent certaines propriétés psychotropes. Le dosage est très important car on peut facilement arriver à l'overdose de certaines substances actives et c'est le comas suivit d'une mort assurée.

Une potion aphrodisiaque puissante

La potion du désir des gaulois n'est rien d'autre qu'une potion aphrodisiaque. Aphrodite était la déesse de l'amour chez les grecs. Les romains l'appelaient Vénus. Aphrodite a donné son nom à tout ce qui éveille le désir sexuel, que ce soit des aliments, des potions ou toute autre chose qui éveille nos sens (musique, odeur, goût, etc.).

Les gaulois étaient passés maîtres dans la concoction de telles substances aphrodisiaques qu'on appelle de nos jours des potions magiques. Ce terme de potion magique des gaulois a surtout été rendu célèbre par la bande dessinée Astérix.

De nos jours on a gardé des traces de l'art de nos ancêtres les Gaulois, comme par exemple quand on prétend que les huîtres sont aphrodisiaques. D'autres spécialités culinaires sont supposées avoir les mêmes propriétés : l'hydromel (que le Bretons nomment chouchen), le miel, les figues et la pastèque. Ils ont tous la propriété d'augmenter le flux sanguin vers l'organe érectile de l'homme et dans les tissus entourant le vagin des femmes. Ces ingrédients agissent comme le viagra.

Le chouchen : une boisson psychédélique

Le chouchen, très prisé par les Celtes Bretons, était en réalité une boisson psychédélique et hallucinogène. La recette n'était pas celle que nous connaissons aujourd'hui. Sa préparation suivait un rituel très strict. Il fallait attendre la pleine lune pour installer près d'une ruche un chaudron empli d’alcool de pommes, de céréales et d'autres ingrédients. La pleine lune était un moment particulier du mois pour effectuer les cérémonies magiques. Une foule d’initiés et de badauds se rassemblait pour espérer parvenir à l’extase et repartir avec quelques centilitres de la fameuse potion.

Le druide renversait alors la ruche grouillante d'abeilles dans le récipient d'alcool. Celui-ci était alors bouché hermétiquement à la cire. Il fallait ensuite attendre une lune entière pour ouvrir le précieux récipient contenant l'hydromel.

Cette potion était donc une macération de miel, d'abeilles et leur venin dans du jus de pomme en fermentation... De quoi entrer en transe rapidement et s'élever au niveau spirituel...

Les potions magiques des combattants

Les gaulois utilisaient également d'autres potions magiques pour augmenter la force, le courage et la bravoure de leurs guerriers au combat. Lors de l’initiation du jeune guerrier avait lieu la remise de l’épée. C'était un rituel solennel. Au cours de la cérémonie, le druide éprouvait la vaillance du jeune homme en lui lacérant le torse avec une épée tranchante. C'est cette épée qui revenait ensuite au brave et qui ne le quitterait jamais plus.

L'initiation n'était pas terminée pour autant car les plaies étaient recouvertes de sel pour faire vraiment souffrir et que le jeune guerrier n'ait pas peur de la douleur. On allait même jusqu'à débrider les cicatrices pour que les blessures cicatrisent ouvertes afin de laisser des marques sur le corps pour que le brave s'en souvienne chaque jour.

Quand le combat avait lieu, les Celtes se battaient torses nus pour bien mettre en évidence leurs cicatrices affreuses et ainsi montrer a leurs ennemis qu'ils n'avaient pas peur de la mort. Il était courant qu'ils prennent également des potions qui les mettaient dans un état d'excitation extrême, de rage, de furie. Leurs cerveaux étaient comme déconnectés et ils ne ressentaient plus la douleur.

Ces potions étaient certainement réalisées à base d'opiacés car on sait que les Celtes ont été en contact avec les Perses qui en étaient de grands consommateurs.

Les philtres d'amour étaient l'apanage des femmes

C'était les femmes qui privilégiaient les philtres d’amour. Elles « cuisinaient » elles-mêmes leurs potions tandis que les druides s'occupaient plus de la pharmacologie et des médicaments. « Potion » vient du mot latin « potio » qui signifie « boire ». Les potions de la Rome antique et de la Grèce comprenaient des ingrédients tels que le sang de « chauve-souris », des scarabées broyés, des plumes, des griffes d’oiseaux et d’animaux, des squelettes ou des peaux de serpents, et bien sûr différentes herbes avec certaines propriétés. Les sorcières de Thessalie étaient passées expertes dans l'art de concocter des poisons et des potions magiques, si bien que le nom s'est transformé en adjectif : thessalienne.

Quand il s’agissait de boire, les anciens Romains juraient devant des infusions de feuilles d’orchidées délicatement aromatiques, et les plus simples des potions incluait du vin en quantité suffisante pour être grisé. Mais il fallait bien doser car trop peu cause la joie et trop d'alcool conduit à l’impuissance ou à la somnolence. Les potions aphrodisiaques à base de plantes étaient souvent préparées avec du laurier rose, des cyclamen et de la mandragore, tout ceci en association avec le vin. Les plantes, les herbes et les fleurs – comme le fenouil, l’anis et les chrysanthèmes – sont également considérées comme de bons choix érotiques. Des narcotiques étaient souvent utilisés dans ces potions, ainsi que des plantes assaisonnantes (romarin, thé noir, poivre, thym, muscade, menthe fraîche, jus de citron).

L’usage des potions magiques était très encadré et ritualisé. Les drogues avaient toujours un aspect spirituel et s'utilisaient dans le cadre des anciennes religions païennes, sous la surveillance des druides, des moines ou des chamanes.

Les champignons magiques n'étaient, semble-t-il, pas très utilisés dans les potions d'amour car ils procurent le rêve et la somnolence et c'est l'effet inverse que l'on recherche, en voulant améliorer ses performances sexuelles et son pouvoir de séduction.

Les romains n'étaient pas aussi évolués que les gaulois

En terme de potions aphrodisiaques, les romains étaient loin d'être aussi évolués que les gaulois. Certains croyaient qu'un mélange d'huile et de sueur récupérée sur le corps d'un gladiateur (appelée strigmentum en latin) étaient une bonne potion d'amour. Mais il n’existe aucune preuve tangible permettant de croire que la sueur d'un gladiateur soit un aphrodisiaque. Pline l'Ancien a rapporté que de petites quantités de strigmentum s'échangeaient pour des fortunes.

L'idée de l'huile est par contre tout à fait justifiée. Encore aujourd'hui on se sert d'huile pour faire des massages érotiques. L'huile, quand elle est délicatement parfumée avec des substances aromatiques, permet d'éveiller l'odorat et ainsi de faire monter le désir.

Pour en revenir aux gaulois, ces derniers avaient un mépris total de la mort. Leurs ancêtres les Tuatha de Danann, les Ligures et les Étrusques, leur ont enseigné la sagesse ultime que donne l’éveil. La quête des Gaulois n’était pas de ce monde. Ils savaient que ce monde n'est qu'éphémère, que le temps n'est qu'une vue de l’esprit et que le séjour sur terre se poursuivra dans l’autre monde : le monde de la jeunesse éternelle. Ce qui importe est de cultiver les valeurs du cœur et de l’âme.

Les Celtes étaient un peuple très raffiné. Alors que les Romains se prélassaient sur des matelas qu'ils ne quittaient pas même pour prendre leurs repas, couchés, ou allaient faire trempette dans leurs thermes jusqu'à ce que la peau soit flétrie, les Gaulois tissaient les plus belles étoffes et ciselaient les plus beaux bijoux. Déjà à l'époque, alors que Paris n'existait pas encore, les bourgeoises et les princesses de toute l'Europe de l'Antiquité dépensaient des fortunes pour être les plus élégantes avec des bijoux et des fanfreluches « made in Gaule ». La Gaule était déjà connue pour son côté « fashion ». Les enfants princiers allaient étudier dans les universités druidiques. L'enseignement diffusé par les druides y était l'un des plus réputés. Il se faisait en plein air, aux pieds des chênes ou des menhirs.



Retour à la catégorie : La magie rouge (suite 2)