C'était les femmes qui privilégiaient les
philtres d’amour. Elles « cuisinaient » elles-mêmes leurs potions tandis que les druides s'occupaient plus de la pharmacologie et des médicaments. « Potion » vient du mot latin « potio » qui signifie « boire ». Les potions de la Rome antique et de la Grèce comprenaient des ingrédients tels que le sang de « chauve-souris », des scarabées broyés, des plumes, des griffes d’oiseaux et d’animaux, des squelettes ou des peaux de serpents, et bien sûr différentes herbes avec certaines propriétés. Les
sorcières de Thessalie étaient passées expertes dans l'art de concocter des poisons et des potions magiques, si bien que le nom s'est transformé en adjectif : thessalienne.
Quand il s’agissait de boire, les anciens Romains juraient devant des infusions de feuilles d’orchidées délicatement aromatiques, et les plus simples des potions incluait du vin en quantité suffisante pour être grisé. Mais il fallait bien doser car trop peu cause la joie et trop d'alcool conduit à l’impuissance ou à la somnolence. Les
potions aphrodisiaques à base de plantes étaient souvent préparées avec du laurier rose, des cyclamen et de la mandragore, tout ceci en association avec le vin. Les plantes, les herbes et les fleurs – comme le fenouil, l’anis et les chrysanthèmes – sont également considérées comme de bons choix érotiques. Des
narcotiques étaient souvent utilisés dans ces potions, ainsi que des plantes assaisonnantes (romarin, thé noir, poivre, thym, muscade, menthe fraîche, jus de citron).
L’usage des potions magiques était très encadré et ritualisé. Les drogues avaient toujours un aspect spirituel et s'utilisaient dans le cadre des anciennes
religions païennes, sous la surveillance des druides, des moines ou des
chamanes.
Les
champignons magiques n'étaient, semble-t-il, pas très utilisés dans les
potions d'amour car ils procurent le rêve et la somnolence et c'est l'effet inverse que l'on recherche, en voulant améliorer ses performances sexuelles et son pouvoir de séduction.