Les rites initiatiques en Egypte

Les troisième grade : la Porte de la mort

Les pyramides
Coucher de soleil sur les pyramides d'Egypte

Dans la tradition des mystères de l’Ancienne Egypte, le troisième grade était connu sous le nom de Mélanéphore (La porte de la mort).

Le Néocore ou compagnon, s'il en avait été jugé digne par sa conduite et son application à l'étude, devait faire une station plus ou moins prolongée dans une sorte de vestibule appelé par les adeptes : La porte de la Mort.

Les murs de ce local étaient ornés de momies et de peintures funèbres. C'était le laboratoire des adeptes qui avaient pour mission d'ouvrir les cadavres et de les embaumer. Au milieu d'eux s'élevait le tombeau d'Osiris.

Comment se déroulait le rituel ?

On demandait au nouvel arrivant s'il avait pris part à l'assassinat du Maître. Après sa réponse, qui était négative, les adeptes chargés d'enterrer les morts le saisissaient et le transportaient dans la salle des Mélanéphores.

Les uns et les autres étaient vêtus de noir.

Le roi, qui assistait toujours à cette cérémonie, s'approchait du récipiendaire et lui présentait une couronne d'or, avec prière de l'accepter, s'il n'avait pas le courage d'affronter les épreuves qui lui restaient à subir.

Ce dernier rejetait le présent royal, hochet de la vanité, et le foulait aux pieds.

Aussitôt le roi criait vengeance et le frappait à la tête avec la hache des sacrifices, de manière toutefois à ne pas le blesser.

Au même instant des initiés s'emparaient de lui, le renversaient et l'enveloppaient de bandelettes, ainsi que cela, se pratiquait pour les momies. Pendant tout le temps que durait cette opération, les Mélanéphores poussaient de longs gémissements. On eût cru qu'il s'agissait d'une vraie sépulture.

On emportait ensuite le récipiendaire dans une salle, sur la porte de laquelle on lisait cette inscription : Sanctuaire des Esprits. A peine venait-on d'y entrer, que la foudre grondait avec fureur, tandis que des flammes entouraient le patient et menaçaient de le dévorer.

Caron l'emmenait au tribunal de Pluton. Le roi des Enfers était assisté de six juges : Minos, Rhadamanthe, Nictéus, Alastor et Orphée. Le président adressait à l'adepte de nombreuses questions sur les actes de sa vie passée. L'interrogatoire fini, le malheureux était condamné à errer dans les galeries souterraines où il se trouvait.

On lui donnait enfin de nouvelles instructions qui peuvent se résumer ainsi :
1° N'avoir jamais soif du sang de ses semblables, et porter secours aux membres de la Société, lorsque leur vie est en péril ;
2° Ne pas laisser les morts sans sépulture ;
3° Croire à la résurrection et au jugement futur.

Le mot d'ordre était : MONACH CARON NINI (Je compte les jours de la colère).

Signe de reconnaissance : s'embrasser d'une certaine façon.

Le Mélanéphore devait séjourner dans ces galeries jusqu'à ce qu'il eût prouvé que sa science le rendait digne de passer à d'autres grades. Pendant ce temps-là, il s'occupait de dessin et de peinture, car son emploi consistait surtout à décorer les cercueils et les bandelettes des momies. On lui enseignait encore l'écriture hiéro-grammaticale, l'histoire, la géographie, l'astronomie et la rhétorique.

Le rite de passage au quatrième grade

Si ses progrès étaient ce qu'ils devaient être, on l'admettait aux épreuves du quatrième grade, celui de CHISTOPHORE.

Le temps de la colère fini, l'introducteur se rendait auprès de l'initié, lui remettait une épée et l'invitait à le suivre.

Pendant qu'ils parcouraient les galeries, où régnait une profonde obscurité, des hommes masqués apparaissaient inopinément, entourés de reptiles hideux et portant des flambeaux.

Sur l'ordre de l'introducteur le postulant essayait de se défendre, mais il ne tardait pas à être vaincu. On lui fixait un bandeau sur les yeux, on lui passait une corde au cou et on le traînait jusque dans la salle où le nouveau grade devait lui être conféré.

Les ombres s'éloignaient alors en poussant des cris. On le relevait, et on le débarrassait de ses liens et de son bandeau. A peine avait-il ouvert les yeux, qu'il se voyait en présence d'une brillante assemblée. La salle était ornée de riches décorations. Le roi siégeait à côté du Demiourgos ou inspecteur général de l'Ordre. Ces divers personnages portaient l'Alydée (une décoration égyptienne).

L'orateur prenait ensuite la parole et adressait un discours au récipiendaire, pour le féliciter de son courage et l'engageait a persévérer.

Dès que l’Odos avait fini de parler, on présentait au postulant une coupe remplie d'une boisson amère. Il était, de plus, armé d'un bouclier, chaussé de brodequins semblables à ceux que portait Mercure, et revêtu d'un manteau à capuchon.

Trancher la tête de la Gorgone

On lui enjoignait en même temps de saisir un glaive, de se diriger vers une caverne qu'on lui désignait, de trancher la tête du personnage qu'il y rencontrerait et de l'apporter au roi. Puis, les initiés s'écriaient : Voilà la caverne de l’ennemi !

A peine entré, le nouveau Chistophore apercevait une grande et belle femme, qu'il frappait, suivant l'ordre reçu. Revenant sur ses pas, il présentait la tête de la victime au roi et au Demiourgos.

Ce dernier acte accompli, on lui apprenait que la tête en question était celle de la Gorgone, fille de Typhon, à laquelle on devait en partie la mort d'Osiris. On l'avertissait que son devoir était désormais de châtier les coupables, et d'être partout et toujours le vengeur de l'innocence opprimée.

Il pouvait, à partir de ce moment, revêtir un costume nouveau, spécial au grade qu'il avait reçu. Son nom était inscrit sur le tableau de la magistrature. Il jouissait, selon Diodore de Sicile, d'un commerce libre avec le roi, et recevait sa nourriture de la cour.

On lui remettait, avec le code des lois, une décoration représentant Isis ou Minerve, sous la forme d'un hibou.

Cette figure allégorique signifiait que l'homme, en venant au monde, est aveugle, comme l'oiseau de la déesse, et que ses yeux ne s'ouvrent à la lumière qu'à l'aide de l'expérience et de la philosophie.

On lui révélait enfin que le nom du grand Législateur était Jao ou Jéhova.

Le cinquième grade

Pharaon Egyptien
Le cinquième grade n'exigeait aucune épreuve du récipiendaire. On introduisait le postulant auprès de l'assemblée qui, après l’avoir reçu, se rendait en silence dans la salle où devait se faire l'initiation.

Un personnage auquel on donnait le nom d'Horus s'y promenait, accompagné de plusieurs adeptes. Ces derniers portaient des flambeaux. Horus était armé d'une épée et semblait chercher quelque chose. Tout à coup le cortège arrivait à la porte d'une caverne d'où sortaient des flammes. Le meurtrier d'Osiris était là, les épaules surmontées de cent têtes effrayantes. Son corps paraissait couvert d'écailles, et ses longs bras s'agitaient avec fureur. Horus s'avançait hardiment, attaquait le monstre
et le décapitait.

Voici de quelle manière on expliquait à l'initié le sens de ce drame sanglant : Typhon était le feu, sans le secours duquel rien ne peut se faire dans le monde. Mais cet agent est aussi redoutable qu'utile. Il faut donc que le travail, représenté par Horus, arrive à le maîtriser.

L'adepte une fois parvenu au grade de Bahalate, s'occupait tout spécialement de chimie. Il apprenait en particulier l'art de décomposer les substances et de combiner les métaux.

Le mot d'ordre était Chymia.



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