Les runes, leurs origines nordiques

Le mot « runes » désigne tout d’abord les caractères d’une écriture archaïque utilisée par les peuples d’Europe du Nord de tradition germanique. L’archéologie a permis de découvrir quatre à cinq mille inscriptions runiques qui témoignent de la vitalité de cette écriture apparue bien avant notre ère. La moitié de ces témoignages du passé proviennent de Suède et de Scandinavie. L’ensemble va du IIIème au XVIIème siècle mais l’écriture runique est sans doute apparue bien avant.

L'alphabet runique : l'alphabet futhark

Comme dans la plupart des systèmes d’écriture, il existe un alphabet. Ce dernier est composé de 24 runes. Les six premiers caractères composant l’alphabet runique sont f.u.th.a.r.k. ; c’est de là que provient le nom de « futhark » donné à l’ensemble des caractères, par analogie au mot « alphabet » qui désigne la suite des lettres venant du grec et commençant par les lettres alpha et bêta.

Aucun arrondi

La grande particularité graphique de l’écriture runique tient au fait qu’elle est uniquement dessinée avec des traits, sans aucun arrondi. On peut souvent la confondre avec l’écriture cunéiforme. Ce fait renforce le caractère archaïque de cette écriture.

Certains prétendent qu’elle serait apparue bien avant notre ère. Cette forme d’écriture tellement particulière est un des éléments qui laissent penser à une origine plus ancienne que celle des premiers spécimens conservés ; elle serait née vers le IIIème siècle avant Jésus-Christ.

D’où vient cette particularité ?

Cette forme de représentation des caractères sans arrondi résulte de la technique employée pour dessiner les lettres : il s’agit d’incisions effectuées à l’origine sur du bois. Le premier matériau étant le bois c’est aussi pour cette raison qu’on ne peut pas dater avec précision l’origine de ce langage car le bois a tendance à se putréfier avec le temps et toute trace d’écriture disparaît alors avec lui. Par la suite les runes ont pu être tracées sur du parchemin ou sur des stèles de pierre, la forme initiale est cependant restée sensiblement la même.

Une fascination

La popularité de cette écriture tient pour beaucoup dans la fascination qu’elle exerce, de par son style très caractéristique.

Certaines runes sont de nos jours transcrites en incorporant des courbes dans leur tracé et même parfois le cercle lui-même ; il paraît préférable d’en rester à des graphismes homogènes faits de segments droits.

La lecture des textes runiques s’effectue normalement de droite à gauche.

Les runes utilisées dans des œuvres magiques

Les pratiques magiques au moyen de runes sont très anciennes dans les récits traditionnels. En voici quelques exemples :

Une épée teintée de runes est un instrument de vengeance pour la colère d’une divinité envers une mortelle qui se refuse à lui, puis signe de malédiction quand le Dieu jette des runes sur la belle comme on jette des mauvais sorts pour la rendre impuissante et frigide.

Ailleurs, des runes sont gravées sur un bâton glissé dans le lit d’une femme pour la conquérir.

D’autres exemples de ces pratiques peuvent être cités, en accordant aux runes, qui sont parfois gravées sur des amulettes, des pouvoirs surnaturels ou des pouvoirs de protection.

Le sens du mot « rune » lui-même ne pouvait qu’ajouter à ce mystère, car il évoque dès le VI° siècle le chuchotement, le secret, les savoir des sorcières, lesquelles sont baptisées « helrun ». Très tôt des significations vont être attribuées aux runes, d’autant plus facilement que chaque caractère ouvre sur un mot possédant la même initiale dont la signification va désormais habiter la rune en question.




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