D'illustres savants se penchent sur le problème. Il s'agit de l'anglais
Faraday et du français
Jacques Babinet. L'objectif de ces physiciens n'avait pourtant rien d'une démarche scientifique. Ils cherchaient à mettre en évidence la supercherie. Et dans leur zèle à saper le préjugé ils en oublièrent tout simplement les concepts élémentaires de la science. Dans leurs études ils n'envisagèrent que le côté purement physique du phénomène en éludant complètement l'aspect
physiologique.
Concernant Babinet, c'est une séance de spiritisme, organisée chez Flammarion, et à laquelle il avait pris part, qui fut le point de départ de son étude. Le guéridon s'était mis à se soulever et Babinet s'est alors jeté sur lui en espérant le plaquer au sol. Hélas, il demeura juché bêtement sur ce guéridon toujours en lévitation. Une fois sur le sol ferme, ça n'empêcha pas le savant à s'exclamer :
Vous ne me ferez jamais croire que ces choses existent !
Faraday, le célèbre physicien, fit plusieurs expériences pour, démontrer que l'adhérence des doigts sur le plateau de la table était une condition nécessaire de sa mise en mouvement. L'adhérence une fois établie, les trépidations nerveuses et musculaires des bras finissent par devenir assez puissantes pour
imprimer un mouvement à la table. On acquiert la preuve de l'adhérence digitale en saupoudrant la table de poudre de talc. Cette poudre rendant l'adhérence des doigts impossible, aucun mouvement n'a lieu dans la table, et l'on voit les sillons que les doigts ont tracé en glissant sur la surface du plateau. Tout ceci est parfaitement exact, mais l'adhérence et les trépidations ne fournissent point une explication complète.
M. Babinet, l'homme érudit par excellence, voulut expliquer le phénomène des tables par les
mouvements naissants et inconscients ; sa théorie, exacte sous un certain rapport, laisse à désirer sous l'autre. Il oublie de mentionner le phénomène nerveux ou vital qui joue ici le rôle principal : c'est-à-dire l'émission de fluide vital ou nerveux par l'action de la volonté.