Les calendriers célestes

Le Soleil et la Lune n'avancent pas du même rythme ! C’est un véritable défi pour les hommes qui, dès la préhistoire, ont tenté d'ajuster leurs calendriers à la course de ces deux astres principaux.

La mesure du temps est affaire d’arrondis

Quand on observe le cycle des saisons on s’aperçoit que chaque année les choses se reproduisent. C’est lié à la rotation de la terre autour du soleil et au fait que l’orbite n’est pas un cercle parfait mais une ellipse et que l’axe de la terre est incliné. Il serait donc simple de mesurer le temps en années solaires, mais ceci se ferait sans tenir compte de la lune. Très tôt dans l’histoire les hommes ont cherché à faire des calendriers qui associent les deux. L’un des premiers problèmes à résoudre est le découpage de l’année en mois.

Si on considère que la lune fait le tour de la terre en 29 jours, une année de 12 mois ne ferait que 348 jours. Si on part sur une base de 28 jours, l’année ferait 364 jours… nous y sommes presque. Mais il y aurait 13 mois lunaires, ce qui n’arrange pas les choses car 13 n’est pas divisible par 4 ni par 3. Avec une année de 12 mois on peut facilement la découper en 4 saisons de 3 mois chacune ou en 3 saisons de 4 mois (certains pays comme la Grèce ou l’Egypte ne comptent que trois saisons).

De même, en utilisant un mois lunaire de 29 jours ça devient difficile de découper le mois en semaines. La semaine est associée à une phase de la lune (premier quartier, pleine lune, dernier quartier, nouvelle lune). Avec un mois lunaire de 28 jours il devient aisé de le découper en 4 semaines de 7 jours. Mais on retombe sur le problème du treizième mois.

Ça se complique encore quand on passe à la mesure du temps à l’intérieur d’une journée. Pour être en accord avec le découpage de l’année en mois on utilise également la base 12. La journée est composée de 12 heures et la nuit est elle-même constituée de 12 heures, ce qui fait un total de 24 heures pour une journée complète.

C’est toujours cette base 12 qui est utilisée pour compter les minutes à l’intérieur d’une heure. Une heure est composée de 60 minutes qui sont en réalité 12 fois 5 minutes.

La minute est décomposée en 12 fois 5 secondes. Mais ensuite, on utilise le système métrique de base 10 avec les dixièmes de seconde et les centièmes de seconde, etc.

Au Paléolithique et au néolithique

A l'alternance simple du jour et de la nuit, les hommes ont très tôt ajouté, pour mesurer le temps, le cycle de la lune. Une plaque d'os retrouvée dans la grotte de Thaïs (Drôme), datée du paléolithique supérieur (vers 10 000 ans av. J.-C.) s'apparente à une forme élémentaire de calendrier lunaire : elle est entaillée par des séries de 29 traits ! En effet, la lune met environ 29 jours pour accomplir un cycle complet

En Mésopotamie

Au XVIIIe siècle avant notre ère, les conquêtes d’Hammourabi de Babylone imposent dans l'ensemble de la région le calendrier de l'une de ses principales villes, Nippur, comprenant douze mois lunaires.

Ce faisant, les Mésopotamiens se trouvent confrontés à l'une des difficultés majeures de la mesure du temps : le désaccord du soleil et de la lune. En effet, douze lunaisons donnent une année de 354 jours, un décalage de plus de 11 jours par rapport à l'année tropique.

Pour rester en accord avec le soleil et les saisons, un mois supplémentaire sera ajouté certaines années. Cette mesure du temps correspond donc à un calendrier lunisolaire. Une solution dont héritèrent les Hébreux.

L’Antiquité

Les Celtes semblent avoir utilisé à la fois le décompte lunaire pour leurs besoins civils et un décompte lunisolaire par souci d'exactitude. Plus au sud, dans la Grèce classique comme dans le calendrier étrusque en vigueur à Rome jusqu'à César, l'année lunaire était la règle, avec les intercalations nécessaires pour tenir compte de la réalité de la course astronomique. Mais l'agriculture, ressource principale, était liée aux saisons. C’est un argument fort en faveur du calendrier solaire. Ce fut d'ailleurs le sens de la réforme julienne par laquelle Jules César, suivant les conseils de l'astronome égyptien Sosigène, imposa en 45 av. J.-C. une année de 365 jours, avec un 366° jour tous les quatre ans. La périodicité de ce jour bissextile fut mal calculée par les prêtres, mais ce ne fut qu'un contretemps.

Auguste acheva quelques décennies plus tard l'alignement du temps civique sur le soleil. Puis les Romains s'arrimèrent définitivement à la course du soleil avec le culte du Sol invictus, fêté le 25 décembre, jour supposé du solstice d’hiver.

Le Christianisme

Après l'Edit de Milan qui instaura la liberté religieuse en 313, les Pères de l'Église déployèrent une intense activité pour récupérer, comme à leur habitude, le calendrier julien au profit du christianisme. Au fil des siècles, ce lent travail de sape substitua aux fêtes païennes celles des martyrs et saints chrétiens. Mais, fort de ses racines juives, le temps ecclésiastique resta aussi dépendant d'un calendrier lunisolaire. Aux fêtes fixes calquées sur le calendrier solaire romain – comme l'Epiphanie le 6 janvier – furent adjointes des fêtes mobiles – Ascension, Pentecôte... – liées au calcul de la date de Pâques. Celle-ci fut fixée lors du concile de Nicée (325) au dimanche suivant la première pleine lune après l'équinoxe de printemps.

Le calendrier Grégorien

Mais dès cette époque, l’équinoxe de printemps avait été observé le 21 mars et non le 25. En outre, le calendrier julien attribuait à l'année une durée moyenne de 365,25 jours, soit environ douze minutes de plus que l'année tropique qui ne dure « que » 365,24219 jours... D'où un décalage d'environ huit jours par millénaire.

Une réforme était nécessaire. En 1582, le pape Grégoire XIII imposa un nouveau calendrier, nommé grégorien. La semaine de sept jours fut conservée, l'équinoxe du printemps maintenu au 21 mars, le calcul des années bissextiles changea, et dix jours furent rattrapés. Si bien que dans le royaume de France, le lendemain du dimanche 9 décembre fut le lundi 20 décembre ! 1582 fut l’année la plus courte de l’histoire.

A noter que les orthodoxes n'ont pas adopté le calendrier grégorien, en vigueur dans la majorité des pays depuis la fin du XVIe siècle, mais ont conservé celui de César, instauré en 45 avant notre ère. Les églises orthodoxes russes et serbes ont conservé le calendrier julien qui présente actuellement un décalage de 13 jours avec le calendrier grégorien.

Le calendrier Maya

Pendant ce temps, les Mayas avaient développé leur propre calendrier et étaient devenus des experts dans la mesure du temps et même dans les prédictions astrologiques. Malheureusement leur civilisation a disparu et nous cherchons toujours à comprendre les mystères de leur calendrier si célèbre.

Consultez notre article sur : le calendrier Maya




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