La Kumina à la Jamaïque

Culture Jamaïcaine
La Kumina est une religion afro-jamaïcaine qui a été développée en Jamaïque, après l'émancipation des esclaves, entre une petite communauté de Bantous immigrés de la région du Congo. Cette religion est apparue dans les années 1850. Elle est seulement connue et pratiquée dans la paroisse de St. Thomas où ces immigrants ont débarqué du Kongo pour travailler dans les plantations.

La Kumina est à la fois une religion, une culture, une musique et une danse.

D'origine bantoue (Congo-Angola), la Kumina ne propose pas de panthéon aussi organisé que ceux des cultes des Orishas du peuple Yoruba ou celui des voduns du Dahomey.

La langue de la Kumina est le kikongo et le kimbundu, les deux langues majeures du Kongo (Congo/Angola).


 

Les croyances de la Kumina

Dans la Kumina les esprits sont séparés entre les dieux du ciel et de la terre. Le Roi Oto Zombi est le Créateur suprême. Les autres esprits du ciel dans la Kumina sont Obéi et Shango. Pour ce qui est des esprits liés à la Terre en Kumina on trouve des esprits tirés de l'Ancien Testament : David, Ezéchiel, Moïse, Cain et Shadrak.

Les esprits des ancêtres sont également importants dans la Kumina. Le terme utilisé pour désigner ces esprits ancestraux est Zombi. Ce terme provient du mot Kikongo "dzambi". Seule une personne qui a été possédée par un Zombi peut devenir un Zombi après sa mort. Un Zombi obtient le privilège de retourner sur la terre pour présider les cérémonies, posséder des danseurs et accomplir d'autres tâches. Contrairement à ceux qui avaient été possédés par les Zombies, ceux qui ne l'ont pas été seraient tout simplement destinés à mourir et à monter auprès du Roi Oto Zombi sans aucune chance de revenir sur la terre.

Organisation des cérémonies

L'organisation des communautés Kumina suit le caractère général local des religions africaines en Jamaïque. Les communautés Kumina sont de petites communautés basées sur les familles ou les « nations » (tribus). Certaines nations comprennent des membres des tribus Mondongo, Moyenge, Machunde, Kongo, Igbo et Yoruba. Les familles qui pratiquent la Kumina se sont donné le titre de Bongo. Se marier dans une famille Bongo est un des chemins pour faire partie d'une nation Kumina; l'autre possibilité est de suivre une initiation spéciale.

Les nations Kumina sont dirigées par un "roi" et une "reine". Le nom de la Reine est Queenie Kennedy et le nom du Roi est Nettleford.

La musique Kumina

Tambours
La danse et la musique sont deux caractéristiques fortes de la kumina, les tambours faisant partie intégrante de ce rituel de danse. D'autres instruments utilisés sont les shakkas et la râpe. Les chants sont des chants Kongo ou créoles. Un rituel de Kumina comporte deux types généraux de chansons. « Bailo » est la forme la plus récréative et donc aussi la plus populaire. Le « Country » est le chant sacré, et donc souvent considéré comme la forme la plus sérieuse. Chanter, danser et jouer du tambour sont trois éléments importants de la Kumina. Lors d'une cérémonie de Kumina, les pratiquants font appel à des esprits ancestraux contrôlés par les tambours.

Les joueurs et les instruments sont oints de rhum et bénis par une incantation avant la cérémonie. Il y a deux sortes de tambours Kumina : le Kbandu (tambour mâle) et le Kyas (tambour féminin) qui est plus petit. Le Kbandu est joué par deux musiciens. Le premier est assis à califourchon sur le tambour, le corps tourné vers l’ouest et les pieds nus pour les conserver en contact avec l'instrument. Tout en battant le rythme avec les mains, il utilise ses talons pour changer de tonalité. Le deuxième batteur est assis derrière le Kbandu et, à l'aide de bâtons, bat un rythme complexe sur le corps du tambour.

Danse Kumina
Les danseurs se déplacent en cercle, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, autour des tambours au centre, en avançant les pieds le long du sol, le dos tenu dans une posture presque érigée. Les hanches, la cage thoracique, les épaules et les bras s'impliquent au fur et à mesure que les pirouettes, les chutes et les ruptures dans les mouvements du corps se produisent tout au long de la danse.

La musique Kumina serait en partie l’ancêtre de la musique rasta.





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