Picatrix - Volume II

Picatrix Tome II
Comme nous l'avons vu dans l'article consacré au premier tome de ce recueil de magie arabe, le Picatrix a été écrit par le mathématicien andalou al-Majriti (ou al-Madjriti) pour ensuite être traduit en version castillane (aujourd'hui disparue) et en latin. L'original en arabe a été découvert par un allemand dans les années 1920. Il a été traduit de l'arabe à l'allemand en 1933.

Ce livre se présente comme un recueil de magie, un grimoire. Il est découpé en quatre tomes. Peu connu en France, mais très populaire en Allemagne en raison de sa traduction germanique, il fut très apprécié à la fin du Moyen-Âge et pendant la Renaissance. Beaucoup d'auteurs s'en sont inspiré.

Picatrix serait en réalité le pseudonyme de Al-Majriti (Picatriz en castillan). Le vrai nom du livre est la Ghayat Al-Hakîm.

Cette page est consacrée au second tome du Picatrix.
 
 

LIVRE II

Chapitre 1 : Où sont décrites les correspondances entre les créatures terrestres et leurs archétypes célestes

Créatures du Picatrix
Mentionnées à la fin du livre I, elles forment le thème d'ouverture de ce chapitre. Tel est le sujet de la neuvième aphorisme et la pseudo-ptolémaïque Centiloquium. Vient ensuite l'histoire d'un remède magique, tiré du Commentaire d'Ibn al-Daja sur cet aphorisme, qui raconte comment, dans sa jeunesse, l'auteur est venu à s'occuper de la magie tout en testant la prescription d'Ibn al-Daja pour la guérison. Vient ensuite un excursus sur la perception extrasensorielle, y compris une citation du Ihwân al-Safâ', et d'autres modes de connaissance. Le chapitre se termine par un décompte des contributions apportées par les différentes branches de la connaissance à la compréhension des correspondances entre les deux mondes.

Chapitre 2 : Où il est question des images célestes et de leur signification,

à savoir, les quarante-huit constellations connues par les Grecs et les paranatellons des trente-six décans. Les trois décans du Bélier dans le système «Indien» sont choisis parmi Abû Ma`shar à titre d'exemple et une explication complète de leur paranatellon donnée. Ibn Wahshîja suit la même méthode d'interprétation : il utilise les triplicités, tandis que le "sage indien" Tumtum et d'autres utilisent les degrés. Des exemples d'images ascendant dans les degrés sont donnés et leur signification expliquée en référence à un livre de Jâbir qui n'a pas survécu. Enfin, l'auteur calcule le nombre possible de conjonctions planétaires dans un seul degré, sur la base d'une œuvre par "Herrnes", l'extension, comme il le fait, une section de Kitâb al-Baht de Jâbir.
 

Chapitre 3 : Où la longueur ne tarit pas l'intérêt est principalement consacré aux effets de la lune, en commençant par l'importance de ses phases.

Les effets de la lune - Illustration du Picatrix Latin
La dépendance ultime de l'opération de la lune sur celle du soleil est soulignée. Elle est suivie par une démonstration de l'analogie entre les phases de la lune, les âges de l'homme et les saisons de l'année, etc. Ensuite, il y a une courte interpolation soutenant que des corps composites sont soumis au changement perpétuel des mouvements des étoiles, sans changer leurs formes spécifiques. Après cela vient l'éclaircissement sur la nature des éclipses. Presque tout ce qui précède est dérivé du nabatéen d'Agriculture d'Ibn Wahshîja. L'auteur revient maintenant à la lune et suit, pour de nombreuses pages, la théorie de Ihwân al-Safâ', qui diffère de celle d'Ibn Wahshîja en ce qu'il relie les périodes de plus grande influence de la lune à sa conjonction avec d'autres planètes et maisons dans lesquelles elle se trouve. Le reste du chapitre est consacré à la théorie des sortilèges, où la lune joue un rôle important, et est introduit par une discussion sur les lunae de Bonemine, les positions défavorables de la lune, qui remontent à Dorotheus de Sidon. Une section est consacrée à l'art de convertir l'ascendant en une chance. Tout le passage est presque complètement envahi par des correspondances et des parallèles avec Ibn Abi 'l-Rijal, et dans certaines parties avec Sahl b. Bishr. Une note donne une définition mathématique des aspects. Le chapitre se termine par le contraste entre l'exhortation d'Aristote à Alexandre pour pratiquer l'astrologie et l'interdiction islamique de cet art.

Illustration du Picatrix

Chapitre 4 : Où l'on découvre un court traité de la doctrine de la trépidation des sphères des étoiles fixes,

qui doivent être pris en compte dans l'élaboration des tables astronomiques. Ceci est repris textuellement du Theo Alexandrinus, avec l'ajout d'un post-scriptum, qui est apparemment le travail du compilateur.
 

Chapitre 5 : Un très bon exemple de la disposition caractéristique et curieuse de la matière dans le But du Sage.

Elle commence par l'affirmation selon laquelle un « maître des temps anciens » divise tout l'art de la magie selon trois catégories : les talismans, le culte des planètes et les incantations. Chacune de ces catégories est devenue l'apanage particulier de certains peuples : les « Indiens », par exemple, excellent dans les incantations. De cela, nous passons à une énumération des différents arts et doctrines de ces « Indiens », en mettant l'accent sur, entre autres sujets, la combinaison des étoiles pour composer certaines figures magiques. La mention de la théorie indienne de la nature des rêves est l'occasion pour l'auteur de glisser ses propres idées sur le sujet, qui sont basées sur celles d'al-Farabi, et certaines citations l'État Idéal, une œuvre de ce dernier. Il suit la théorie de la divination et de la prophétie et montre également des affinités étroites avec le travail d'al-Farabi, bien que son nom ne soit pas mentionné jusqu'à la conclusion de la section, où il y a une citation hors de propos de son traité d'alchimie. L'auteur revient maintenant à ses « Indiens » et adopte leur doctrine de la supériorité du talisman sur le sortilège, puisque le talisman, ainsi que d'être rendu effectif par la puissance de la constellation qui le domine, reçoit la puissance supplémentaire des qualités spécifiques (vertus) des substances qui le composent.

Chapitre 6 : Où l'on commence par lister l'importance des vertus pour renforcer les effets des étoiles,

Gravure du Picatrix
même dans les processus naturels qui sont indépendants de l'action humaine. L'homme réalise des talismans au dépourvu dès qu'il commence à manipuler la nature dans des procédés tels que la teinture des tissu, l'élevage des animaux ou la concoction des médicaments, ainsi que dans la fabrication d'objets d'usage quotidien, des produits de la nature, comme dans la cuisine, la filature, etc. Mais, dans la fabrication d'un talisman, comme en médecine, le fabricant est conscient qu'il cherche à utiliser une substance simple ou composée, qui possède elle-même une prédisposition à l'effet désiré. Tout comme le produit peut être influencé de diverses manières par le traitement qu'il reçoit, donc aussi l'influence d'une étoile dépendant de sa position. Cette analogie est bientôt abandonnée et l'auteur se tourne vers la théorie des effets des étoiles d'une manière qui est sans rapport avec ce qui précède. La première partie de ce chapitre est pris sur l'ensemble du Kitâb al-Baht de Jâbir, tandis que la deuxième partie se compose apparemment de citations de sources dont la moitié n'est pas parvenu jusqu'à nous. Certaines des théories présentées sont extrêmement difficiles à comprendre et à interpréter, comme l'admet l'auteur lui-même. La principale source de la difficulté réside dans le fait que la discussion porte sur l'éther et la sphère des étoiles fixes, et leur incidence sur les mouvements et les effets. Suit un passage sur les effets relatifs des différentes planètes en conjonction avec une autre, qui, bien que basé sur les mêmes théories, est moins obscure. Le chapitre se termine par une nouvelle synthèse de la théorie, de nouveau en conformité avec la partie survivante du livre de Jâbir.

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