Les sorciers malabar pratiquent la sorcellerie maléfique mais également la
magie blanche. On devrait pour le coup l'appeler « magie jaune » car elle est basée sur les flammes qui sont censées brûler le mal. Les prêtres s'habillent souvent en jaune pour représenter la couleur du feu.
Le rouge, quant à lui, représente le corps.
Un rituel spécifique est destiné à enlever le « mauvais œil ». On appelle cette cérémonie le rite dit de « brûler les yeux ». Rassurez-vous, ce n'est que symbolique. La seule chose que l'on fait brûler c'est du piment. Il est supposé
faire fuir le mauvais œil et ainsi libérer la victime de son influence.
On prétend que les prêtres Malabar pratiquent des exorcismes pour extirper le mal du corps des possédés par un trou pratiqué dans le crâne. Ça part d'une bonne intention mais ça doit être très douloureux. Enfin quand on est réellement possédé par une « bébête » (un démon), ça ne doit pas être gai non plus. L'esprit expulsé est ensuite cloué contre le tronc d'un arbre (je vous laisse imaginer ce qu'on cloue) ou enterré sous forme de trois
graines de piment. Il germera à nouveau dans le corps d'une autre personne car le vrai mal est indestructible. Finalement, c'est une
forme de réincarnation, notion qui est chère aux hindous.
Les sorciers fabriquent aussi toute sorte de
talismans qui sont destinés à détourner le mal et même à le renvoyer à celui qui en est l'origine. C'est ce qu'on appelle le
transfert d'envoûtement. Les sorciers malabar sont réputés très forts pour détourner ainsi les sorts et les faire s'en retourner à l'envoyeur. On appelle ces
amulettes des « garanties ». Elles doivent être portées directement en contact de la peau pour être efficaces.
Les « garanties » fonctionnent également dans les deux sens et servent d'assurance tout risque au sorcier. On dit en effet que si le client ne le paye pas ou qu'il ne croit plus en lui, les effets du talisman s'annulent et le sortilège revient aussitôt s'abattre sur la victime.